Extrêmement mal en point en championnat où il croupit à une humiliante place de dernier de la classe, le Mouloudia d'Oran risque de tomber encore plus bas, ce week-end au vu de la crise interne qui a provoqué une véritable implosion hier matin. Déjà, qu'ils s'opposaient fermement à l'idée de rallier Biskra par route, comme l'avaient programmé leurs dirigeants dont l'incompétence n'a apparemment d'égale que le manque de savoir-faire, voilà que les joueurs ont décidé à l'unanimité de faire carrément l'impasse sur cette rencontre face à l'USB tant la situation financière de la majorité d'entre eux n'est pas régularisée. Brahim Serradj, Abdelmajid Benatia, Seddik Bradja, Mohamed Smahi, ainsi que les Camerounais Jilles Binya et Joseph Fotso ont, en effet, pris l'irrévocable décision de ne pas effectuer le déplacement avec le reste du groupe afin de protester contre ce qu'ils désignent comme la “hogra” de Méziane, qui refuse de leur octroyer leur dû, alors qu'ils n'ont touché aucun centime de leur première tranche de la prime de signature. Le désespoir de ces six joueurs était tel que Bradja a craqué sous la pression, pleurant à chaudes larmes devant ses coéquipiers et des supporters médusés. Solidaires de leurs coéquipiers “opprimés”, les autres joueurs, à leur tête le capitaine Daoud Bouabdallah, ont à leur tour avisé, lors de la séance d'entraînement d'hier matin, leur staff technique de leur décision de ne pas se rendre à Biskra tant que la situation n'est pas réglée. Mais ce qui a le plus énervé et dégoûté les joueurs est le fait que leur président Meziane ne s'est même pas présenté au complexe sportif des Castors pour essuyer, un tant soit peu, les dégâts qu'il a causés. Seul Lebbah, qui est pourtant en désaccord avec Meziane est arrivé en fin de séance et a essayé, avec l'entraîneur, de raisonner quelque peu les joueurs, mais c'était trop tard : ces derniers ont décidé, d'un commun accord, de ne pas se présenter au rendez-vous d'hier soir à 21h30 pour rallier, en autocar, Biskra. Même l'entraîneur Mohamed Henkouche ne sait plus où donner de la tête. “Etant un employé du club, je ne peux que me présenter ce soir (NDLR, hier à 21h30) au lieu du regroupement. C'est à ce moment-là qu'on verra ce qui va se passer”, dira, à ce sujet, Henkouche. Pendant que le forfait historique du MCO se profilait à l'horizon et faisait craindre le pire à tout Oran du football inquiète pour son club porte-drapeau, Meziane était introuvable et injoignable. Comme d'habitude. A. KARIM