Porteur d'une "initiative politique", le Front des forces socialistes exclut de participer à tout processus électoral dans l'immédiat. C'est en tout cas ce qu'a indiqué, hier à Alger, le premier secrétaire national de ce parti, Youcef Aouchiche qui a présidé une réunion de la fédération d'Alger. "Les élections, quelles que soient leur nature et leur importance, ou la globalité des lois sur lesquelles elles s'appuient, ne sont jamais la démocratie mais plutôt un aboutissement de celle-ci", a souligné dans son allocution Youcef Aouchiche. Pis encore, "dans les conditions actuelles", les élections "ne joueront aucun rôle dans le changement attendu", lequel nécessite "un effort de débat national large" autour duquel se mobiliseront "toutes les énergies de la nation", explique-t-il. Plus offensif, le responsable du FFS ajoute que "les élections n'ont jamais été une priorité au FFS qui lutte toujours pour l'instauration d'un changement radical et pacifique du système de gouvernance" du pays. "Plus que jamais, une opération électorale doit s'inscrire dans le cadre d'une stratégie nationale aux contours clairs pour l'édification d'un Etat d'institutions et la consécration de la souveraineté populaire", dit-il. Une perspective qui appelle un climat politique approprié. Dans ce cadre, le FFS exige que toute opération électorale soit "précédée par des mesures d'apaisement, l'ouverture du champ politique et médiatique et la levée des contraintes sur les libertés individuelles et collectives". "Tout agenda qui ne prend pas en compte ces paramètres est voué à l'échec", insiste le responsable du FFS dans une allusion explicite au processus politique en cours. À l'inverse de la démarche du pouvoir, le FFS propose l'amorce d'un "dialogue inclusif", objectif qui passe par la "convention" nationale qu'il propose d'initier dans les prochaines semaines. C'est parce que le parti se veut comme une formation politique qui "sème la culture du dialogue" et "lutte pour le rapprochement des points de vue", qu'il a lancé l'"idée d'une convention nationale" de dialogue, souligne Youcef Aouchiche. Cependant, il n'a pas levé le voile sur les grands axes de l'initiative annoncée déjà en novembre dernier. Il a juste rappelé l'intention du FFS d'entamer le travail à partir des conventions de militants qui vont "formuler des propositions, des idées", lesquelles vont permettre aux dirigeants du parti d'élaborer un document de synthèse et qui, une fois adopté par le conseil national, sera soumis aux partenaires politiques. Accusant, comme souvent, le pouvoir de "nier l'existence de la crise politique" et d'ignorer "les initiatives politiques" de l'opposition, Youcef Aouchiche réitère le credo du parti : "Au FFS, nous sommes convaincus qu'il n'existe pas de solution à la crise politique imbriquée que vit notre pays en dehors d'un dialogue direct, global et démocratique". "Le renforcement du front interne passe par le respect de la volonté populaire et la satisfaction des revendications du Hirak", estime-t-il. Au plan organique, le premier secrétaire national du FFS, accompagné par Hakim Belahcel, membre de l'instance présidentielle, a insisté sur la nécessité d'aller vers un "congrès national politique, inclusif". Un rendez-vous qui passe par la réunification des rangs du parti, rappelle-t-il. Mais Aouchiche n'a pas donné de date précise pour la tenue de cet important rendez-vous.