Le plus vieux parti de l'opposition a décidé de participer aux élections locales du 27 novembre prochain, «malgré le contexte défavorable et toutes les entraves». Les responsables du parti ont expliqué et défendu, hier, samedi, lors d'une conférence de presse, ce choix qualifié de «stratégique». Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le premier secrétaire du FFS, Youcef Aouchiche, a décrit un climat politique et social délétère relevant que les élections locales du 27 novembre prochain interviennent dans un contexte défavorable. Mais les raisons qui ont poussé le parti à prendre part au scrutin semblent être plus fortes que ce contexte hostile. Lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège du parti à Alger, M. Aouchiche a qualifié la décision de participer aux élections de «stratégique» qui vise à préserver l'unité nationale et à faire face aux «aventuriers» de tout bord. «Nous savons que les conditions d'un scrutin libre et transparent ne sont pas encore réunies surtout en ce qui concerne les libertés individuelles et collectives qui sont toujours réprimées. Nous savons aussi que le cadre juridique et légal relatif aux élections est contre les partis politiques et l'exercice politique, comme le cadre régissant les collectivités locales tue l'esprit d'initiative et prive l'élu des prérogatives et des outils qui lui permettent de jouer pleinement son rôle. Malgré toutes ces entraves, la décision de participer à ces élections est un choix stratégique qui s'impose pour plusieurs considérations politiques, patriotiques et même organisationnelles», a expliqué le premier secrétaire du FFS. Il a expliqué que cette décision de participation est dictée en premier lieu par «notre responsabilité nationale et notre attachement à l'unité et à la souveraineté nationales, la préservation de la paix civile et la cohésion sociale , en soutenant que ces éléments sont menacés de l'intérieur et de l'extérieur du pays. Et d'affirmer que l'opposition du FFS au régime politique ne signifie pas son opposition à l'Etat, précisant que le parti n'acceptera pas les atteintes à l'unité nationale et à la souveraineté du pays. Selon lui, toute partie qui tenterait de porter atteinte à l'unité nationale, à la sécurité et la stabilité du pays est considérée comme un «ennemi de la nation, du peuple et du FFS». Le membre de l'instance présidentielle du FFS est allé encore plus loin, en justifiant la décision de participation aux élections locales. «La non-participation est une non-assistance à une région en danger, à savoir la Kabylie», a-t-il expliqué. Le plus vieux parti de l'opposition aspire, toutefois, à participer au niveau national. «Nous visons à participer dans le plus grand nombre de wilayas afin de confirmer l'ancrage national du parti», a souligné M. Aouchiche. Sur sa lancée, le premier secrétaire du FFS a soutenu que les réformes structurelles de l'économie nationale doivent passer par «un consensus politique et un changement radical du système de gouvernance». Il a mis en garde que le pays n'admettra pas un autre échec, surtout avec les défis régionaux et internationaux, et a appelé à l'entame d'un processus national de changement radical, pacifique et graduel du régime. «C'est une nécessité vitale pour le pays afin de pouvoir bâtir un Etat de droit et préserver l'Etat-national», a-t-il défendu. Rupture des relations avec le Maroc : «une suite logique à l'hostilité marocaine» Le premier secrétaire du FFS s'est exprimé sur la décision de l'Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, affirmant que cette décision est «une suite logique à l'hostilité marocaine à l'égard de l'Algérie». M. Aouchiche a dénoncé les agissements de Rabat, surtout son attitude qui consiste à permettre à l'Etat sioniste de mettre un pied dans la région maghrébine. «Notre attachement à l'unité nationale est indissociable de notre attachement à l'unité maghrébine et à la construction d'un Grand Maghreb démocratique des peuples», a-t-il affirmé, en condamnant des décisions (marocaines) permettant l'introduction des réseaux sionistes dans l'une des parties du Maghreb, et l'alliance avec les sous-traitants des projets de division des nations qui menacent toute la région. Dans la résolution de son conseil national tenu la veille, le FFS a réaffirmé son infatigable combat en faveur de la construction du Grand Maghreb des peuples. «Nous continuerons à croire que cet espace stratégique est le seul rempart capable de prémunir nos peuples de l'effondrement de nos nations respectives. Comme il sera indéniablement, un gisement pour le développement socioéconomique et la stabilité géopolitique pour l'ensemble de notre région», souligne le parti, considérant que la démocratisation des régimes de la région «demeure la seule digue dont nous disposons pour désamorcer les velléités néocolonialistes et les plans dangereux qui se tissent pour dépecer nos pays et déstructurer nos peuples». K. A.