Des artistes de renommée, tels Meskoud, Chaou, Nadia Benyoucef mais aussi Fatiha Stanbouli, ont fait le déplacement à Boumerdès pour rendre hommage à l'illustre pianiste Mustapha Skandrani disparu la semaine passée. Organisé par la direction de la culture de la wilaya de Boumerdès en collaboration avec le Centre des arts de la tour Bleue, le spectacle typiquement chaâbi donné dans la soirée d'avant-hier en hommage à Mustapha Scandrani, a littéralement subjugué les nombreuses familles qui se sont déplacées à la salle de spectacle de la tour Bleue située en plein centre-ville. Des artistes de renommée tels que Meskoud, Chaou Abdelkader, Daliz, Nadia Benyoucef, Hasnaoui Amchtouh, Hassiba Amrouche, l'animateur Djallal, ainsi que des acteurs comme Nawal Zaâtar et Fatma Saboundji ont fait le déplacement à Boumerdès pour rendre un vibrant hommage à l'illustre figure de la musique nationale, disparu la semaine dernière. Cette soirée qui a été rehaussée par la présence de plusieurs cadres du ministère de la Culture, des autorités de la wilaya et de nombreux animateurs des chaînes de télévision comme l'Entv, El Arabia, MBC, a soulevé l'admiration du public. D'abord par le décor de la salle style andalou, une empreinte de l'artiste Saïdi Menouer, coorganisateur de la soirée et propriétaire des lieux, qui n'a ménagé aucun effort pour orner les sièges et tables de tissu, coussins et bougies, un décor traditionnel aux touches artistiques typiquement algéroises. C'est M. Bekki, directeur de la culture de la wilaya, initiateur de cette soirée, qui inaugure la soirée par un poème très émouvant, dédié au célèbre pianiste et compositeur algérien. Le public retiendra son souffle quand le chanteur Daliz Nasredine interpréta avec un grand talent la chanson Rah elghali rah (le bien-aimé est parti), en référence à la disparition de ce monument de la musique andalouse. Mme Saboundji, les frères Kechoud et d'autres artistes présents dans la salle qui ont connu Skandrani n'arrivaient pas à retenir leur émotion. Nadia Benyoucef, qui venait juste d'arriver de France où elle a présenté, en compagnie de Chaou Abdelkader, un spectacle à Paris, a tenu à ne pas rater le rendez-vous. “J'ai une grande admiration pour Skandrani”, dit-elle avant d'interpréter Ya Rab el ibad et Achki ou ghrami, deux chansons de son répertoire longuement ovationnées par le public. Elle sera suivie par son compagnon du jour Chaou qui entame son concert par Rabi ya krim, Youm El Djemâa, Kahoua ou la tay (de Hadj Mrizek), Challat layani et Meriem. Des chansons légères, parfumées et rythmées dont une grande partie invitait à la danse. Le public reprendra en chœur les refrains de ces mélodies notamment Chhlat Layani, un texte qui a marqué plusieurs générations. À ce moment-là, Djallal, l'animateur de la soirée, intervient pour rendre hommage à Saïdi Menouar. “On doit tout à ce monsieur qui est lui-même un artiste”, avant d'annoncer, dans un tonnerre d'applaudissements, le chanteur Hasnaoui Amechtouh qui a eu à interpréter deux célèbres chansons d'un autre monument de la musique algérienne, Cheikh El Hasnaoui. L'ambiance est chaude et festive. Djallal intervient pour inviter Meskoud de monter sur scène. Le chanteur semble bien admirer le décor de la salle qui lui fait revivre enfin quelques facettes de Dzayar al assima avant d'entamer son concert par Sarou Alya El Habayeb, Ya Kountou Saber, Ya El Maknin Ezzine, Meryouma et en fin Dzayer ya el assima. Le public qui se remet de ses émotions lâche des youyous interminables. Des jeunes et des moins jeunes se lèvent, les bras tendus et commencent à danser dans une ambiance bon enfant. Et puis silence religieux, lorsque Meskoud reprend sa célèbre chanson El Assimia. L'artiste, qui a clôturé cette soirée de chaâbi et qui n'a interprété que quelques chansons, a laissé le public sur sa faim. C'est au tour de Hassiba Amrouche de faire bouger encore une fois le public, notamment les femmes par des chansons rythmées et très électriques. Ce n'est qu'à une heure du matin que cette soirée se termine avec l'annonce de la création d'une maison de la musique au niveau de la maison de la culture Rachid-Mimouni qui portera le nom de Mustapha Skandrani. Elle sera dirigée par M. Kechoud Noreddine, chef d'orchestre à la Radio nationale et ancien compagnon de Skandrani. Un autre acquis culturel pour la wilaya qui porte, encore une fois, la marque de son directeur de culture. M. T.