Dans son rapport mensuel publié, hier, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s'est montrée plutôt optimiste quant à l'évolution de la demande mondiale de pétrole, anticipant à un retour à son niveau d'avant la pandémie l'an prochain, tirée essentiellement par la vaccination et la reprise économique. "Alors que les taux de vaccination augmentent, la pandémie de Covid-19 devrait être mieux gérée et les activités économiques et les transports revenir fermement à leurs niveaux d'avant la Covid", lit-on dans le dernier rapport mensuel de l'Organisation. Ainsi, la demande mondiale de pétrole devrait croître de 4,2 millions de barils par jour (mb/j) en 2022, soit 0,9 mb/j de plus qu'estimé il y a un mois, pour atteindre une demande mondiale de 100,83 mb/j. Il s'agit d'un niveau bien supérieur à celui d'avant la pandémie, souligne l'Opep. Cette année, la demande mondiale totale de pétrole reste inchangée à 96,7 mb/j pour l'ensemble de 2021. Mais la demande du quatrième trimestre a été révisée en légère baisse, de 110 000 barils par jour par rapport à l'estimation d'août de 99,82 mb/j. La nouvelle projection de l'Opep table sur une demande de 99,7 mb/j cette année. Vendredi dernier, l'administration américaine d'information sur l'énergie tablait sur une augmentation de la demande mondiale de 5 mb/j cette année et de 3,6 mb/j en 2022. La croissance de la demande mondiale de pétrole s'accompagne d'une reprise progressive de l'offre de l'Opep après plusieurs mois de restrictions de la production. L'Organisation a, en effet, validé début septembre sa stratégie décidée mi-juillet de reprise de sa production. En août, les membres de l'Opep avaient d'ailleurs légèrement augmenté leur production de 151 000 barils par jour sur un mois, pour atteindre un total de 26,762 mb/j, selon des sources secondaires (indirectes) citées dans le rapport publié hier. Les grosses cylindrées de l'Organisation, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et l'Irak en l'occurrence, avaient ainsi pompé bien au-delà de leurs quotas, alors que la production du Nigeria baissait nettement. L'administration américaine d'information sur l'énergie s'attend, en revanche, à ce que l'Opep ajoute 1,4 mb/j en 2022 pour atteindre une production totale de 28,34 mb/j, ce qui implique que l'accord Opep+ sera très probablement prolongé jusqu'en 2023, voire au-delà. Dans le même rapport, publié vendredi, l'EIA a révisé à la baisse ses perspectives de prix pour 2021-2022, abaissant son estimation annuelle du Brent à 68,61 dollars le baril en moyenne en 2021, tandis que le WTI a été abaissé à 65,69 dollars le baril.