■ L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) anticipe une forte accélération de la demande mondiale pétrolière cette année, confirmant ainsi les précédentes projections de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Dans son rapport mensuel publié, avant-hier, l'Opep indique que la demande devrait progresser de 6 millions de barils par jour (mb/j) cette année, pour atteindre en moyenne 96,6 mb/j, confirmant ses précédentes prévisions et celle de l'AIE qui, plus tôt cette semaine, a annoncé une croissance de 3,2 mb/j de la demande en juin, pour atteindre 96,8 mb/j. Celle-ci devrait dépasser les niveaux d'avant la crise d'ici la fin 2022 pour s'établir à 99,5 mb/j en moyenne, anticipe l'AIE, confortée dans ses pronostics par l'Opep qui, elle aussi, s'attend à ce que la demande revienne à ses niveaux d'avant la pandémie d'ici le second semestre de 2022. En plus des 6 millions de barils par jour attendus cette année, l'Opep anticipe une hausse supplémentaire de 3,3 mb/j l'an prochain, à quelque 99,86 millions de barils chaque jour, la barre des 100 millions pouvant même être franchie au cours du second semestre. Ce boom devrait être alimenté par les pays non-OCDE, la Chine et l'Inde dépassant leurs niveaux de consommation d'avant-Covid, qu'il s'agisse de carburants pour le transport ou de besoins industriels (pétrochimie). Côté offre, l'Opep s'attend à ce que la production dans les pays non-membres progresse de 2,1 mb/j en 2022. Les Etats-Unis, le Canada, la Norvège et le Brésil sont les principaux producteurs contribuant à cette hausse de l'offre provenant des pays non-Opep, même si, note le rapport, leur investissement "amont", dans l'extraction et l'exploration, ne devrait pas connaître une croissance marquée, loin en tout cas de celle de l'année 2013. Quant à la production de brut de l'Opep, celle-ci a augmenté de 590 000 b/j en juin par rapport à mai, à quelque 26,03 mb/j, selon des sources secondaires (indirectes) citées dans le rapport. Au 2e trimestre, la production de brut de l'Opep a atteint en moyenne 25,5 mb/j, soit 1,6 million de moins que la demande, toujours selon des sources indirectes. Pour 2021, les prévisions de demande pour le brut de l'Opep sont à 27,7 mb/j, environ 5 mb/j de plus qu'en 2020. Pour 2022, cette demande serait à 28,7 mb/j. Ces projections sur l'année signifient que l'Opep devrait desserrer davantage les vannes dans les mois à venir, alors que certains de ses membres peinent à trouver un accord autour de la future politique de production dans le cadre de l'Opep+. Après avoir entamé, depuis mai, une série de hausses de sa production, l'Opep+ a échoué à trouver un compromis pour les quotas d'août et du reste de l'année, faute d'un accord entre Saoudiens et Emiratis. Aux dernières nouvelles, les frères ennemis du Golfe semblent parvenir à un compromis, mercredi, au terme d'âpres négociations, permettant ainsi à l'Opep+ d'ouvrir davantage son robinet à partir du mois d'août. Les treize membres de l'Opep et leurs dix alliés non-Opep devraient, néanmoins, acter cette hausse dans le cadre de l'Opep+, laquelle alliance n'ayant pas encore fixé la date de sa prochaine réunion.