Résumé : Latéfa est très dure avec lui. Quoi qu'il dise, elle n'écoute que son cœur. Cette pause est vitale. Elle lui demande de l'oublier, d'oublier leur histoire. Tarek espère qu'elle le regrettera un jour. Lorsque Da Ali la retrouve à la terrasse, elle se jette dans ses bras. Pour qu'il ne se fasse pas de fausses idées, elle lui dit la vérité. Tarek n'y est pour rien dans sa décision. Da Ali n'insiste pas. Il sait que c'est perdu d'avance. -Occupons-nous de ta santé. Après, on verra... Si Tarek a de la patience, peut-être qu'elle changera d'avis et reviendra à lui. Da Ali ne peut que le souhaiter. -Figure-toi qu'il y a du nouveau, dit-il, pour changer de sujet. Le professeur que nous avons vu à la clinique veut bien t'opérer rapidement, c'est-à-dire, en fin de journée. Il ne lui manque que les clichés que je dois récupérer à l'hôpital. Latéfa n'est pas très enthousiaste. -Je suis fatiguée... -Il m'a demandé de te dire de ne rien manger, poursuit Da Ali. Au moins, 8 heures, car tout patient devant subir une intervention doit être à jeun. J'espère que tu n'as rien mangé. -J'ai grignoté, c'est fichu alors ! -Non, mais à partir de maintenant, tu ne prends plus rien. Rien, de rien. On est d'accord ?, l'interroge le père sans attendre de réponse. Allons à la maison, ta mère nous y attend. Je rappellerais mon ami. Je dois récupérer le dossier. Si je n'arrive pas à le joindre, j'irais chez lui. -Tu te casses la tête pour rien, dit Latéfa. Quelques heures de plus ne vont pas aggraver mon cas ni me tuer. Tu sais bien que les cliniques privées jouent sur le moral des patients et de leurs familles et profitent de leurs détresses pour se remplir les poches rapidement. Moi, je préfère attendre demain. Ton ami connaît bien mon cas et je lui fais confiance. Il prendra soin de moi. -Oui, je suis d'accord avec toi. Il connaît mieux ton dossier. Je te dépose et vais aller le voir pour reparler de tout ça, dit Da Ali avant de lui demander une faveur. Je préfère que tu apprennes la nouvelle à ta mère. Explique-lui. Moi, je respecte ta décision, je ferais tout ce que tu veux, mais ta mère, tu la connais... Parle-lui avant mon retour. -C'est promis, je le fais tout de suite. À ton retour, tu la trouveras calmée. Lorsqu'ils arrivent devant leur propriété, elle l'embrasse sur la joue, puis descend rapidement. Alors qu'il part, elle compose le code de sécurité de l'entrée. Le jardinier qui est en train d'arroser les fleurs de l'allée, la salue. -Anissa, lui dit-il. Votre fiancé vient de partir. Latéfa hoche la tête et la baisse en entrant à la maison, comme pour se protéger. À peine, sa mère entend le bruit des talons sur la dalle de sol qu'elle accourt, elle est rouge de colère. Latéfa dépose son sac à main, puis va s'assoir. -Mais qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? Tu as perdu l'esprit ma parole ! Wesh biki ? Wesh dek ? Mais qu'est-ce qui t'a pris ? Comment peux-tu parler de pause dans votre vie alors qu'il vous reste deux mois avant la fête ? Tu veux tout gâcher ? -Yemma, maman, commence Latéfa qui s'attendait à cet accueil et à devoir s'expliquer, respire profondément alors qu'elle sent une boule grossir dans sa gorge. Je suis désolée, la maladie ne me laisse pas d'autre choix. -Mais tu vas t'en remettre. Tu auras le meilleur chirurgien et la meilleure prise en charge qui existe dans le pays, lui rappelle Houria. Dans quelques temps, tu seras de nouveau sur pied et tout redeviendra comme avant. -Je ne crois pas, dit Latéfa, tout en pleurant. Je suis très réaliste et je sais qu'entre avant et l'après, tout aura changé. Yemma, papa et toi êtes ce que j'ai de plus cher au monde, et les seuls sur qui je peux compter. Laisse-moi faire les choses comme je le sens. C'est ma vie, lui rappelle-t-elle. Le peu qu'il me reste à vivre, je ferais ce que je veux. Je savais que la nouvelle te bouleverserait, car tu comptais me marier et que tu avais plein de projets pour nous. Un peu comme moi, avant, tu oublies que tout est entre les mains d'Allah. Je t'en prie, respecte ma décision.
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