Résumé : Latéfa et son père sont restés deux semaines. Ils rentrent par le vol de nuit. Latéfa, très fatiguée, s'endort sans même se changer. Da Ali, qui n'a pas fermé l'œil de toute la nuit, joint son ami, le professeur qui lui reproche d'avoir été injoignable. Il lui demande de passer au bureau. Il lui explique que Latéfa a une tumeur ravageuse et qu'ils avaient perdu assez de temps. Il doit la ramener à l'hôpital. Da Ali retourne chez lui et la sort du lit. Il finit par dire la vérité à Houria. -Dis-moi que je rêve ? C'est un mauvais rêve, hein ? Je vais me réveiller et il n'y aura rien de tout cela. N'est-ce pas ? Ma fille n'est pas malade. Da Ali soupire. -Hélas... -Ma fille a une tumeur. Ma chérie... Houria pleure tout en prenant Latéfa dans ses bras. Elle se lamente sur son sort. Latéfa a un regard plein de reproches vers son père. Elle tente de calmer sa mère et de la rassurer. -Je vais bien... Tu le vois... -Vous m'avez menti tout ce temps. Quelle idiote je suis ! Vous m'avez bien eue. J'étais surprise que tu veuilles aller en pèlerinage, mais jamais je n'aurais cru que c'était pour te rapprocher d'Allah et pour qu'Il entende tes prières. Si j'avais su, je serais partie avec vous. -Je t'en prie, la prie Latéfa. Même d'ici, Allah entendra tes prières. Alors que sa mère s'essuie les yeux, puis se mouche, elle en profite pour se rapprocher de son père. -Tu vois dans quel état tu l'as mise ?, lui dit-elle. Tu ne pouvais pas attendre ? -Si tu as de la peine à la voir comme ça, réplique Da Ali. Imagine son état s'il t'arrivait malheur. Elle n'y survivrait pas. Si tu tiens à elle, allons à l'hôpital. Le professeur nous attend. -Je viens avec vous, décide Houria. Allez, prépare-toi. Il ne faut pas perdre de temps, ma petite fille chérie. Da Ali la sermonne un peu pour qu'elle se ressaisisse. Elle, qui projetait de fêter leur retour, est anéantie par ce qu'elle venait de découvrir. Ils ont laissé Latéfa se préparer. Houria pleure encore. Ils la savent faible mais là, il a besoin qu'elle soit forte pour leur fille. -Ya mra, kouni aâkla. Barkey mel bka. Arrête de pleurer. Elle n'a pas besoin que tu lui en rajoutes. Tu crois que c'est facile pour elle ? Elle a besoin de notre soutien. Le plus dur l'attend. -J'ai mal pour elle. Kelbi yebki, sache que je t'en veux à mort. Rani zaâfana menek. Pourquoi tu ne m'as rien dit ? Vous me cachez le fait qu'elle soit malade ? aâlech ? Je ne suis pas sa mère ? Je ne fais pas partie de la famille ? -Et voilà, d'autres problèmes avec toi. Tu ne t'en rends pas compte, mais c'est à cause de ça que ne t'avons rien dit. Tu es en train de la briser avec tes larmes. Tu demandes plus d'attentions qu'elle. Tu ne le vois pas ? Elle ne supporte pas de te voir pleurer, de te faire mal, même si c'est involontaire. Ya mra, Allah yehdik, arrête, ne pleure plus. Tes larmes ne l'aident pas. Nous devons tout faire pour qu'elle se soigne, car elle ne le voulait pas. -Nous ferons tout. Enbi3 koulech aâla djelha. S'il le faut, nous vendrons tout, yak Ali ? -Nous avons les moyens. Ne t'inquiète pas pour ça. Va te préparer, nous n'avons plus de temps à perdre. Houria va se rincer le visage, puis se prépare. Elle s'est un peu ressaisie, même si elle sent sa gorge nouée, en pensant à ce qui arrive à sa fille. Une fois prête, elle sort de la chambre. Latéfa l'attend. Elle la prend par le bras. -C'est bien que tu aies fait ce pèlerinage benti. Tu t'es rapprochée d'Allah. Tu t'es totalement remise à Lui et inchallah que vos prières ont été entendues. Maintenant, nous allons à l'hôpital et ferons ce qu'ils diront. -Oui, allons-y et tout de suite. Le professeur nous attend. Ils s'y rendent rapidement. Une demi-heure après, Latéfa entre dans le service de radiologie. Une technicienne l'attendait et lui fait passer une échographie mammaire. La masse avait pris 5 mm. -Vous devez effectuer une IRM. Il ne pourra pas statuer sur votre cas avec l'ancienne. Bechfa alik. Latéfa la remercie. La secrétaire les rejoint. Le radiologue à qui le professeur avait parlé, rédige vite le compte rendu. Il a noté des ganglions suspects. Le professeur manque de se fâcher avec elle, avec ses parents. -L'IRM doit être faite dès ce soir en urgence. Mais qu'est-ce qui vous a pris de ne pas revenir ? C'est de l'inconscience, le déni de la maladie à l'état pur. Allez, suivez-moi. J'espère que le radiologue n'est pas encore parti. Ce dernier est encore là, mais il n'y a plus de produit de contraste. Da Ali choisit de prendre Latéfa dans un centre privé. L'examen se fait en fin de journée. Ils ne pourront récupérer le compte rendu que le lendemain. Ils avisent le professeur qui leur demande de venir à la première heure. Quand ils rentrent à la maison, ils trouvent Tarek à la maison. Il perd son sourire en voyant l'expression de leurs visages. Ils sont fatigués et déçus, Latéfa s'efforce à sourire, mais son regard est si triste. Il devine qu'il s'est passé quelque chose. Latéfa n'a pas le courage de lui dire la vérité.
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