Les forces françaises ont tué au Mali le chef du groupe terroriste autoproclamé Etat islamique au grand Sahara (EIGS), Adnan Abou Walid al-Sahraoui, a annoncé le Président français dans la nuit de mercredi à jeudi sur Twitter, sans donner de détails sur l'endroit et les circonstances de l'élimination de l'un des chefs terroristes les plus recherchés dans le Sahel. "Adnan Abou Walid al Sahraoui, chef du groupe terroriste Etat islamique au grand Sahara a été neutralisé par les forces française", a-t-il annoncé, affirmant qu'"il s'agit d'un nouveau succès majeur dans le combat que nous menons contre les groupes terroristes au Sahel". Mais c'est lors d'une conférence de presse de sa ministre de la Défense, Florence Parly, que la presse en apprend plus. Le désormais ancien chef de l'EIGS a été éliminé en août dernier, suite à "une manœuvre de renseignement de longue haleine et grâce à plusieurs opérations de capture de proches d'al-Sahraoui", a précisé la ministre des Armées Florence Parly lors d'une conférence de presse. L'"émir" circulait comme passager sur une moto qui a été frappée par un drone reaper dans une zone au sud d'Indelimane, au Mali, dans la zone des trois frontières, a détaillé le chef d'état-major Thierry Burkhard. La mise hors d'état de nuire d'al-Sahraoui constitue, en effet, une importante victoire contre le terrorisme dans cette région, transformée en un sanctuaire des groupes terroristes de tous bords. Mais elle est loin d'assurer, à elle seule, la victoire totale contre le terrorisme dans le très instable Sahel, où les pays de la région sont dans une situation socioéconomique et politique des plus fragiles. Adnan Abou Walid al-Saharoui a créé l'EIGS en 2015 après avoir quitté Al-Qaïda au Maghreb islamique, aggravant davantage la situation dans le Sahel, en exportant le terrorisme dans le nord-est du Burkia Faso, où il a mené de nombreuses attaques contre l'armée burkinabée. Il a aussi utilisé cette région comme une base-arrière pour mener d'autres attaques dans le centre du Mali et l'ouest du Niger. "Il est responsable de la mort de 2000 à 3000 civils depuis 2013", a estimé Mme Parly. Il avait pris pour cible des soldats américains en octobre 2017 : quatre soldats américains des forces spéciales et quatre Nigériens avaient été tués dans une embuscade à Tongo Tongo, dans le sud-ouest du Niger. Fin 2019, l'EIGS avait mené une série d'attaques d'ampleur contre des bases militaires au Mali et au Niger, faisant des dizaines de morts dans les rangs des armées locales. Et le 9 août 2020, au Niger, le chef de l'EIGS avait personnellement ordonné l'assassinat de six travailleurs humanitaires français de l'ONG Acted et de leurs guide et chauffeur nigériens.