Plusieurs cadres du groupe Etat islamique au grand Sahara (EIGS) sont morts ou ont été capturés ces dernières semaines par la force française Barkhane et ses partenaires, a indiqué vendredi la ministre française des Armées Florence Parly. Conformément aux rumeurs qui se multipliaient ces dernières semaines, Abdelhakim al-Sahraoui, «figure très médiatique de l'EIGS connu pour son application très stricte de la charia» et ses vidéo de décapitation, est mort récemment, a affirmé Florence Parly, lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes de défense (AJD). «Nous avons eu confirmation qu'il était mort au mois de mai dans des circonstances encore inconnues», a-t-elle expliqué. Par ailleurs, dans le cadre d'une opération appelée Solstice, conduite au mois de juin par Barkhane, les forces armées nigériennes et la task force européenne Takuba, deux lieutenants de l'émir de l'EIGS Adnan Abou Walid Sahraoui ont été faits prisonniers: Sidi Ahmed Ould Mohammed alias Katab al-Mauritani, ainsi que Dadi Ould Chouaib, alias Abou Dardar, dont la capture a déjà été annoncée récemment. Six jihadistes ont été par ailleurs «neutralisés», a précisé la ministre, dont le cadre touareg de l'EIGS Almahmoud Al Baye alias Ikaray, présenté comme le «chef d'un groupe de combattants dans la région de Ménaka, à la frontière avec le Niger». La France se prépare à entamer un désengagement progressif du Sahel. Mesure annoncée, voici environ un mois, par le président français Emmanuel Macron, la force Barkhane (5.100 hommes actuellement) devrait disparaître au profit d'un dispositif recentré sur la lutte antiterroriste et l'accompagnement au combat des armées locales, via le groupement de forces spéciales européennes Takuba qui doit encore monter en puissance. Selon le projet étudié par Paris, la France prévoit de quitter des bases du nord du Mali - Tessalit, Kidal et Tombouctou - d'ici à fin 2021 pour concentrer sa présence sur les emprises de Gao et Ménaka, plus proches de la zone dite des «trois frontières», aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso, ainsi qu'à Niamey, la capitale du Niger. Paris compte parallèlement poursuivre sa traque des chefs des groupes jihadistes et a revendiqué plusieurs succès importants, ces derniers mois. Mais les forces françaises font face à une vague de mécontentements et de critiques, après une série de «bavures» dont le site Médiapart vient de confirmer, dans une enquête, qu'elles ont coûté la vie à des civils, notamment au Mali, la dernière d'entre elles ayant eu lieu dans un village où se déroulaient les festivités d'un mariage.