La Banque d'Algérie indique que le niveau de liquidité bancaire a augmenté à 1 296 milliards de dinars cette mi-septembre. Selon la Banque centrale, le niveau de liquidité bancaire au 15 septembre courant est supérieur à celui d'avant la crise sanitaire. Jeudi, un communiqué de la Banque d'Algérie, diffusé à travers les réseaux sociaux, fait état d'une liquidité bancaire de l'ordre de 1 296 milliards de dinars à la mi-septembre, précisant que cette situation correspond à "la liquidité bancaire qui représente les avoirs des banques et établissements financiers auprès de la Banque d'Algérie". La dernière situation mensuelle en date montre que les avoirs des banques et des établissements financiers étaient estimés à 521 milliards de dinars à fin avril 2021. En moins de cinq mois, la liquidité bancaire a ainsi progressé de 775 milliards de dinars, caracolant désormais à près de 1 300 milliards de dinars, selon les chiffres de la Banque centrale, communiqués jeudi. Cette hausse de la liquidité bancaire intervient en période de progression significative des cours pétroliers mondiaux, en hausse de 45,53% par rapport à la moyenne de janvier dernier et de +73,83% en variation annuelle. C'est un secret de Polichinelle, la baisse des revenus des hydrocarbures en 2020 — le Brent atteignant un plus bas de 17 dollars le baril en avril de l'année dernière — a entraîné une forte baisse de la liquidité bancaire que même les leviers de la politique monétaire auxquels a recouru la Banque centrale tout au long de 2020 n'ont que peu amélioré. Preuve en est qu'à fin décembre 2020, les avoirs des banques et des établissements financiers ont été estimés à 659 milliards de dinars, contre 1 108 milliards de dinars à fin décembre 2019, lit-on dans les précédentes situations mensuelles de la Banque centrale. La hausse de la liquidité bancaire en 2019 s'explique, en partie, par le recours à la planche à billets, dont les tirages ont servi à couvrir les trous budgétaires des exercices 2017-2018-2019 suite à la baisse des dépôts du secteur des hydrocarbures et au tarissement des avoirs du FRR (Fonds de régulation des recettes). La hausse de la liquidité bancaire en 2021 a été portée sans doute par la hausse des prix du pétrole et donc des dépôts liés aux revenus pétroliers de Sonatrach. La Banque d'Algérie n'a soufflé mot sur la situation des dépôts aussi bien du secteur des hydrocarbures que des dépôts bancaires en général ; ceux-ci ayant diminué en 2020. La situation a été aggravée en 2020 par l'ampleur des retraits effectués par les déposants ainsi que par les prélèvements par le Trésor des liquidités des entreprises publiques afin de financer le déficit budgétaire, avait estimé la Banque mondiale dans sa dernière note de conjoncture sur l'économie algérienne. Dans ses comparatifs avec la situation d'avant-Covid, le communiqué de la Banque centrale demeure étrangement muet quant aux facteurs ayant aidé à la progression de la liquidité bancaire et encore moins sur la situation des dépôts. Les économistes s'y attendaient en tout cas. La reprise des prix du pétrole amorcée depuis le début de l'année en cours et le recours à la planche à billets pour financer le Trésor ont permis à la liquidité bancaire et à la masse monétaire au sens large de se redresser. La monnaie fiduciaire en circulation hors canal bancaire, qui a continué de progresser en 2020 en période de baisse de la liquidité bancaire et des dépôts, a poursuivi la même tendance en 2021. Le phénomène n'est pas inédit. Mais la demande en pièces et billets de banque connaît une importante dynamique ces dernières années. En l'absence de notes de conjonctures exhaustives, force est de constater que la monnaie fiduciaire en circulation hors canal bancaire a crû plus rapidement que la liquidité bancaire sur la période 2019-2020, ce qui signifie que la contraction de la liquidité bancaire peut s'expliquer, en partie, par la baisse des dépôts, mais aussi la hausse exponentielle des retraits d'argent du circuit bancaire. Dans son communiqué, posté jeudi, la Banque centrale dit détenir à ce jour, "un stock de l'ordre de 60 jours de couverture des demandes des banques et d'Algérie Poste en billets neufs, cela sans tenir compte des rentrées quotidiennes déposées au niveau des sièges de la Banque d'Algérie à travers toutes les wilayas". L'institution monétaire tente à nouveau de rassurer sur les disponibilités en monnaie, estimant qu'il est "inexact de considérer que la baisse ou l'augmentation de la liquidité bancaire a une influence directe sur la disponibilité en monnaie fiduciaire".