À l'issue du conclave interwilayas tenu ce week-end au CFPA d'Azazga, la coordination interwilayas des archs a finalement décidé de reprendre le dialogue avec le Chef du gouvernement. La décision n'a pu être prise qu'après de houleux débats et de longues heures de concertation. Le bras de fer qui a opposé la coordination de Béjaïa, qui plaidait pour l'interruption du dialogue, au reste des coordinations, partisanes de la reprise des pourparlers avec le représentant de l'Etat, s'est poursuivi durant toute la nuit. Pour la CICB, il suffisait d'interpeller le chef de l'Etat sur sa déclaration au sujet de tamazight, alors que pour le reste des coordinations, il fallait plutôt reprendre le dialogue pour pouvoir préserver les acquis arrachés durant les dix mois de négociations. Dans la déclaration qui a sanctionné les travaux de ce conclave, les archs expliquent que “le processus de dialogue amorcé en vue de la mise en œuvre de la plateforme d'El-Kseur est très important pour qu'il soit sujet à des raccourcis, ou qu'il soit effacé par un solde de tout compte et encore moins qu'il soit passé en pertes et profits”. Les rédacteurs de cette déclaration ajoutent, également, dans leur argumentaire que “le retour de la délégation au dialogue obéit à l'impératif de confirmer les résultats acquis au cours du processus de dialogue à travers un document final qui traduirait pleinement l'accord global du 15 janvier 2005, engageant l'Etat à mettre en œuvre la plate-forme d'El-Kseur dans son intégralité”. Outre la question du dialogue, les archs se sont également exprimés sur plusieurs sujets d'actualité tels que les récentes émeutes d'Arzew, de Bordj Bou-Arréridj et d'El-Attaf qu'ils considèrent comme “des symptômes révélateurs non seulement d'un malaise social, mais aussi politique”, tout en dénonçant le retour à la répression sauvage. SAMIR LESLOUS