La question relative à la reprise ou non du dialogue avec le Chef du gouvernement, que les délégués des archs n'ont pas pu trancher, lors du dernier conclave interwilayas de Sidi-Aïch, a été encore une fois remise sur le tapis, ce week-end, à Tizi Rached, à l'occasion d'un conclave extraordinaire, à l'issue duquel les délégués de la Cadc ont décidé de réviser leur position. Ces mêmes délégués, qui n'ont pas voulu céder, tout au long du conclave interwilayas, sur leur proposition consistant à dégager une délégation devant reprendre langue avec le Chef du gouvernement, se sont finalement rétractés à l'occasion de ce conclave, en conditionnant désormais toute reprise de contact avec le pouvoir par la libération des manifestants et délégués arrêtés récemment à Tkout et Ouargla, l'application des incidences consignées dans le protocole d'accord mais qui demeurent toujours pendantes, et aussi l'abandon de l'option de la voie référendaire pour l'officialisation de tamazigh. Cette position, qui réduira sans doute le terrain de divergence avec la CCB de Béjaïa, qui s'est opposée catégoriquement à la reprise du dialogue avec le pouvoir, n'a été arrêtée qu'après un long et houleux débat entre ceux qui estiment que face à la démobilisation qui gagne de plus en plus les archs, il ne reste que deux choix : soit reprendre le dialogue ou rentrer chez soi, et certains jugent qu'il n'y a aucun élément nouveau pouvant donner une raison pour reprendre le dialogue. Au lieu d'une délégation, les délégués de la Cadc se sont accordés à inviter, par le biais d'une déclaration, le Chef du gouvernements à expliciter sa position sur toutes ces questions. Cette proposition sera soumise à l'interwilayas, dont les travaux reprendront jeudi prochain dans la même localité de Sidi-Aïch. La jonction des mouvements de protestation du Sud et des Aurès avec le mouvement citoyen de Kabylie a été l'autre point débattu à l'occasion de ce conclave qui n'a drainé qu'un nombre très réduit de délégués. Si certains d'entre eux ont estimé que cette jonction ne devra avoir comme objectif que l'aboutissement de la plate-forme d'El-Kseur, d'autres, en considérant que tous ces mouvements sont déjà unis par les questions démocratiques pour lesquelles ils se battent, ont jugé possible l'intégration de quelques revendications propres à chaque région. La décision de saisir les instances internationales au sujet de la répression qui ne cesse de s'abattre sur les mouvements de protestation et les journalistes, depuis la réélection de Bouteflika, a été également prise lors de ce conclave. S. L.