Comme il fallait bien s'y attendre, c'est à l'unanimité et avec une grande facilité que les délégués des archs ont entériné la décision de répondre favorablement et sans conditions au nouvel appel au dialogue lancé par le chef du gouvernement. Une telle décision a été prise lors du conclave interwilayas, qui a débuté dans la nuit de samedi dernier et qui s'est poursuivi, jusqu'à hier tard dans la soirée, à l'école hôtelière INTHT de Tizi Ouzou. Ce qui a engendré, en revanche, un grand blocage qui a d'ailleurs suscité une vive tension au sein de la plénière, c'était surtout la question relative aux modalités techniques de cette reprise du dialogue. Il aura fallu déjà pas moins de huit heures de concertation pour parvenir à un consensus sur la nécessité de revenir ou non sur la question des incidences. La CICB de Béjaïa, qui a jugé nécessaire de désigner une première délégation qui aurait eu pour mission de “réactualiser” d'abord ces incidences avant le round final des négociations sur la plateforme d'EI-Kseur, aura mené une longue bataille avant de céder face aux huit autres coordinations de wilaya présentes au conclave. Ces dernières ont considéré la question des incidences comme étant réglée puisque Ouyahia a rappelé, dans son communiqué, son engagement à les mettre en application. Le consensus relatif à la désignation d'une seule délégation, qui aura pour tâche de réactualiser les incidences et de négocier la mise en œuvre de la plateforme d'EI-Kseur qui a été avalisée, les délégués des différentes coordinations de wilaya engageront une autre bataille — beaucoup plus rude celle-là —, celle relative à la désignation de la délégation de l'interwilayas qui prendra attache avec le chef du gouvernement dans les jours suivants, la date du 12 janvier représentant le nouvel an berbère. Une délégation dont les délégués n'ont pu arrêter le nombre qu'après des concertations qui ont duré plusieurs heures, suivies de longs et houleux débats au cours desquels tous les arguments ont été épuisés par les différentes coordinations, dont les positions furent parfois extrêmement divergentes. Même la proposition faite par une commission technique installée à cet effet a été initialement rejetée par la plupart des coordinations qui ont pourtant pris part à cette même commission. Un rejet motivé par la distribution des quotas jugée humiliante par certaines coordinations, à l'instar de celle de Bouira qui a prétendu à un nombre de représentants plus important au sein de la délégation, alors que la commission ne lui a réservé que trois sièges. Elle s'estimait ainsi lésée par rapport à la CADC de Tizi Ouzou qui avait obtenu sept sièges, alors que la CICB de Béjaïa en a obtenu six. D'ailleurs, le conclave a failli même être suspendu à cause de la position de la coordination de Bouira qui a tenu tête à toutes les autres coordinations ayant adhéré à la proposition arrêtée initialement par la commission chargée d'un tel dossier. Le consensus relatif à cette proposition, qui consiste en la désignation d'une délégation de vingt personnes pour prendre part au dialogue, ne sera arrêté qu'hier en fin de journée. Ce qui permettra aux délégués de passer à l'étape suivante qui est celle de la désignation des membres de chaque wilaya et aussi d'établir une feuille de route, qui comportera un code de conduite et un règlement intérieur auxquels se soumettra la délégation qui aura pour mission de mener le dialogue. Une des règles déjà fixées par ce conclave consiste à désigner un groupe restreint de délégués parmi les vingt choisis pour mener les débats avec le chef du gouvernement. L'autre décision prise lors de ce conclave est l'annulation de la grève décrétée par le dernier conclave interwilayas d'Ighil Bouamas pour la date du 12 janvier, tout en la maintenant comme journée fériée au cours de laquelle des festivités seront organisées à Akaoudj à la mémoire de Bessaoud Mohand-Arab. S. L.