Un ex-adjoint au chef du détachement des gardes communaux de Saharidj, dans la wilaya de Bouira, vit, depuis huit ans, un vrai calvaire après un cruel accident, survenu sur le lieu du travail, qui l'a rendu invalide. Pour une formalité administrative, il été privé des avantages que lui confère normalement son statut d'assuré social. Victime d'une méchante chute le 17 octobre 1998, alors qu'il était de service au détachement de Saharidj, Ramdane D. est atteint de multiples lésions post-traumatiques. Pourtant, son accident ne lui a jamais été réparé ni reconnu dans le cadre des accidents du travail. Les médecins, qui ont eu à diagnostiquer son état de santé, l'ont déclaré inapte à exercer ses fonctions. Toutes les expertises médicales avaient conclu à une incapacité physique (IPP) de 100% et à un long arrêt de travail. L'accidenté qui avait, au départ, banalisé sa chute, saisira la Cnas de Bouira, onze jours plus tard, lorsqu'il s'était rendu compte de la gravité de son état de santé. Il demandera une couverture sociale ainsi que la reconnaissance de son accident dans le cadre des accidents du travail. Il soumettra un dossier comprenant, outre les certificats médicaux, une copie du rapport de la brigade de gendarmerie qui confirme les circonstances de l'accident déclarées par le malade. Une version réfutée par la Cnas, qui signifiera par écrit à l'intéressé le rejet de sa demande pour n'avoir pas déclaré son accident dans les quarante-huit heures. À l'issue de trois années de convalescence, l'expert médical lui prescrira de reprendre le travail. Il introduira un recours auquel ne sera donné aucune suite. Même la démarche judiciaire qu'il a initiée ne le rétablira pas dans ses droits. Huit ans après cet incident qui a bouleversé sa vie, le jeune Ramdane, qui a perdu à jamais son aplomb, est passé d'un puissant gardien de la paix à un personnage affaibli et laissé pour compte. Démuni de toute ressource financière, il a du mal à se contenter aujourd'hui de la possession d'une carte d'invalide, sans pouvoir subvenir aux pesantes dépenses de sa petite famille, ni couvrir ses propres frais médicaux. Il en appelle aux autorités pour l'aider à surpasser sa misère. S. A.