Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelhamid Hamdani, veut débureaucratiser l'acte d'investir dans le secteur agricole. "L'investisseur n'a plus besoin de solliciter le ministre ou le wali pour faire avancer son projet d'investissement", souligne-t-il. Tout porteur de projet agricole, notamment dans les régions du Sud, n'a qu'à s'inscrire sur la plateforme numérique de l'Office de développement de l'agriculture saharienne (Odas), répondre au cahier des charges, suivre les procédures à travers le guichet unique mis en place pour faciliter la tâche aux investisseurs. S'il remplit les conditions requises, il est contacté dans le mois qui suit son inscription pour finaliser son dossier et bénéficier d'une attestation d'éligibilité. Désormais, la sélection des investisseurs potentiels se fera, selon le ministre, "dans la transparence et la légalité". Ces deux objectifs concernent également les investissements dans les domaines de la production et de la transformation des filières stratégiques céréalières, sucrières, oléagineuses et fourragères... lancés dans le cadre de la contractualisation entre partenaires publics et privés. "Avec le développement de ces filières, nous comptons réduire les importations de 2 milliards de dollars à l'horizon 2024", promet le ministre dans son allocution d'ouverture des travaux de la rencontre sur l'investissement agricole ayant pour thème "pour un investissement agricole intégré et structurant", organisée hier à Alger. M. Hamdani a également indiqué que le secteur de l'agriculture "a, en dépit des difficultés engendrées par la crise sanitaire de la Covid-19 et la sécheresse, pu réduire les importations de 435 millions de dollars grâce aux projets et aux programmes entamés sur le terrain". Les importations de l'Algérie ont reculé en 2020, faut-il le rappeler, de 18%, s'établissant à 34,4 milliards de dollars. Selon le ministre, le secteur agricole contribue à hauteur de 12,4% au produit intérieur brut (PIB) avec une valeur de production estimée à 25 milliards de dollars et emploie 2,6 millions de personnes. De nouveaux programmes ont été mis en œuvre, à savoir la production de l'huile de colza évaluée à 16 000 quintaux durant l'exercice 2021, la production du maïs avec une superficie de l'ordre de 25 000 hectares, ainsi que le développement de la culture du blé dur. Toutes ces performances ont permis, assure le ministre, à l'Algérie d'être classée par des organisations internationales, "comme le seul pays stable en Afrique et au Maghreb arabe sur le plan alimentaire, au même niveau que les Etats européens et d'Amérique, en réduisant le taux de famine à moins de 2,5% pendant l'année en cours".