Au lendemain de l'expiration du délai légal d'examen des dossiers de candidature aux élections locales du 27 novembre prochain, le coordinateur local de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) à Béjaïa, a décidé d'imposer un black-out médiatique sur le sort réservé aux 109 listes de candidats déposées depuis le 7 octobre dernier, date limite de dépôt de dossiers de candidature auprès de la même instance chargée de l'organisation de ce scrutin. Sollicité par Liberté, Achour Hachemaoui a préféré éluder les questions sur les candidatures retenues et celles rejetées par son institution, prétextant que le nombre définitif de listes en lice demeure tributaire de la décision du tribunal administratif de Béjaïa qui devra statuer sur les recours introduits par les candidats recalés, au plus tard le 7 novembre prochain. En revanche, lors de son intervention, hier, sur les ondes de la radio Soummam, le responsable local de l'Anie s'est contenté d'affirmer que son instance a, jusque-là, approuvé 30 listes de candidats et en a rejeté 7, sans pour autant préciser les motifs de ces rejets. Néanmoins, nous avons appris de sources sûres que de nombreux prétendants à la candidature ont vu leurs dossiers rejetés par l'Anie de Béjaïa pour plusieurs raisons. Si la candidature de certains postulants a été refusée pour "manque de nombre de signatures requises", la décision de rejet signifiée à d'autres prétendants suscite incompréhension et mécontentement de ces derniers, étant donné que les motifs invoqués sont qualifiés d'"absurdes". C'est le cas, par exemple, de l'élu à l'APW sortante, Tahar Belkhir, auquel l'Anie a notifié un rejet pour "incitation à attroupement". Un motif que l'intéressé trouve "complètement insensé", dès lors qu'il ne fait l'objet d'aucune citation en justice. Même réaction du jeune avocat et défenseur des droits humains, Me Sofiane Ouali, qui se dit "étonné" de voir sa candidature à l'APC d'Aït R'zine rejetée par l'Anie de Béjaïa. Par ailleurs, notre source affirme que l'Anie de Béjaïa a rejeté la candidature d'un bon nombre d'anciens élus et militants politiques ayant eu des démêlés avec la justice. Parmi les candidatures refusées, on cite celle du mouhafedh FLN de Béjaïa, Abdelhamid Merouani, et celle de l'ancien maire FFS de Tichy, Hamid Aïssani, précisant que ces deux anciens élus ont déjà fait l'objet de condamnations pénales. À rappeler que le coordinateur de l'Anie à Béjaïa avait indiqué à la presse que son institution a enregistré six listes pour l'Assemblée populaire de wilaya (APW) : trois listes partisanes (FFS, FLN et RND) et trois indépendantes. Quant aux Assemblées populaires communales (APC), le nombre de listes déposées auprès de la même instance, a atteint les 109, à savoir 57 listes partisanes et 52 indépendantes.