Pas de liberté pour le détenu politique et coordinateur national du Mouvement démocratique et social (MDS), Fethi Ghares, incarcéré depuis 4 mois. "La chambre d'accusation du tribunal d'Alger a rejeté la demande de libération de Fethi Ghares", a annoncé hier, sur sa page Facebook, l'avocate Fatiha Rouibi. "La chambre d'accusation (cour du Ruisseau à Alger) a confirmé, le 24 octobre 2021, en toutes ses dispositions, l'ordonnance du juge d'instruction du tribunal de Baïnem (Bab El-Oued) en date du jeudi 1er juillet pour la mise sous mandat de dépôt de Fethi Ghares. Il s'agit de la même décision de la cour du Ruisseau en date du 18 juillet 2021", a précisé le Comité national pour la libération des détenus (CNLTD). Hier, dans la matinée, la défense a plaidé devant l'instance judiciaire la libération du chef de file du MDS, mais sans succès. Ce dernier restera donc en prison. "Il ne vous reste qu'à dissoudre le parti puisque vous incriminez l'action politique. Comme ça, il ne restera que le régime", a commenté, avec une pointe de sarcasme, Messaouda Cheballah, épouse du détenu politique, dans un post publié sur sa page Facebook. Pour rappel, le leader du MDS a été arrêté chez lui à Gué-de-Constantine (Alger), le 30 juin 2021, par des policiers en civil pour être ensuite conduit au commissariat de Bab El-Oued. Après quoi, il a été présenté, le 1er juillet devant le procureur du tribunal de Baïnem (Bab El-Oued), qui a transmis son dossier au juge d'instruction du même tribunal. Ce dernier a décidé de placer M. Ghares sous mandat de dépôt. Le coordinateur national du MDS a été poursuivi pour 5 chefs d'inculpation : atteinte à la personne du président de la République, outrage à corps constitués, diffusion au public des publications pouvant porter atteinte à l'intérêt national, diffusion d'informations pouvant porter atteinte à l'unité nationale et diffusion d'informations pouvant porter atteinte à l'ordre public. Les avocats de la défense ont dénoncé, lors d'une conférence de presse animée samedi 23 octobre, le fait que le dossier de leur client ne soit pas encore instruit, y voyant une "preuve tangible" que "cette affaire ne repose sur aucun fondement juridique". Pour eux, le patron du MDS a été incarcéré "uniquement pour ses opinions politiques", voyant dans son maintien en prison comme un "message clair" aux partis, syndicats et militants des droits de l'Homme que "nul n'échappe à la répression".