Ce conglomérat de partis déplore qu'aujourd'hui, près de 300 détenus politiques et d'opinion, hommes et femmes, dont des responsables et des militants de partis politiques et d'associations, des universitaires, des journalistes et des avocats, de nombreux jeunes activistes du Hirak et des réseaux sociaux, soient emprisonnés et des milliers d'autres poursuivis " arbitrairement". Le Pacte de l'alternative démocratique (PAD) a mis à profit la date historique du 1er Novembre, qui coïncide avec le 67e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, pour lancer un appel aux forces vives de la nation pour la construction d'"un Front contre la répression et pour les libertés démocratiques !". "Les forces du PAD, qui œuvrent à l'avènement d'un Etat de droit, démocratique et social, s'engagent à se mobiliser avec toutes les autres forces politiques, syndicales, associatives et des mouvements sociaux, d'une part, et avec toutes les personnalités intellectuelles, universitaires, ainsi que les avocats, les journalistes, les artistes..., d'autre part, afin de construire ensemble, de façon solidaire et unitaire, un large front de lutte", écrit ce conglomérat de partis dans un communiqué rendu public, hier. Ce large front de lutte, qui se veut un levier de mobilisation des forces du changement, aura pour mission, précise le texte, d'exiger "la libération de tous les détenus politiques et d'opinion", "la cessation de la répression sous toutes ses formes" et "le respect et la consécration de toutes les libertés démocratiques et syndicales". Pour les signataires de ladite déclaration, "l'urgence est à la mobilisation des Algériennes et des Algériens", car, estiment-ils, "l'heure est grave pour nos libertés et nos droits !". Saluant au passage toutes les luttes et les résistances collectives et individuelles "contre la répression et la remise en cause des libertés et des acquis sociaux", les partis politiques (PT, UCP, RCD, MDS, PST), les organisations (Laddh) et les personnalités qui constituent le PAD se disent "déterminés à résister à cette dérive totalitaire". Selon eux, le pouvoir en place s'acharne à "imposer" sa feuille de route pour sauver le régime par, notamment, "les passages en force électoraux, par la répression de toute opposition politique et par le musellement des libertés démocratiques et syndicales". Les membres du PAD estiment que cette feuille de route est "à contre-courant des idéaux de Novembre 1954 et des aspirations de liberté, d'un Etat de droit et de justice sociale, exprimées par le peuple algérien à travers le processus révolutionnaire pacifique et unitaire de Février 2019". Abordant la situation des droits de l'Homme et des libertés démocratiques, les forces du PAD déplorent qu'aujourd'hui, près de 300 détenus politiques et d'opinion, hommes et femmes, dont des responsables et des militants de partis politiques et d'associations, des universitaires, des journalistes et des avocats, de nombreux jeunes activistes du Hirak et des réseaux sociaux, soient emprisonnés et des milliers d'autres poursuivis "arbitrairement". Les rédacteurs dudit document n'ont pas manqué de battre en brèche les nouvelles dispositions juridiques, à l'instar de l'article 87 bis du code pénal, qui, selon eux, "criminalisent l'action politique et la liberté d'opinion sous prétexte de terrorisme". "Aujourd'hui, la détention préventive s'apparente à l'internement administratif. Des partis politiques et des associations sont dissous ou menacés de subir le même sort. Des syndicalistes sont licenciés, réprimés et poursuivis pénalement pour leurs activités syndicales", ont-ils dénoncé. Avant d'ajouter que "les médias sont quasi interdits à toute expression critique du régime et monopolisés par le pouvoir de fait et ses relais propagandistes. Aussi, il est systématiquement interdit de manifester ou d'organiser des activités politiques publiques de l'opposition et de toute contestation sociale". En conclusion, les membres du PAD s'indignent : "Nous nous trouvons dans une Algérie absolument nouvelle par l'ampleur d'une répression institutionnalisée et de la confiscation des libertés démocratiques, sur fond d'un effondrement social."