Les partis et organisations membres du Pacte pour l'alternative démocratique (PAD) ont dénoncé, jeudi soir, "la violente stratégie de liquidation (par le pouvoir en place, ndlr) de la révolution populaire pacifique". "Livré à une conjoncture sanitaire, économique et sociale d'une gravité sans précédent, le peuple algérien ploie sous le poids de la répression policière et de l'arbitraire judiciaire", soutient le PAD dans un communiqué rendu public. Pour ce conglomérat regroupant le PT, le RCD, le PST, l'UCP, le MDS et la Laddh, "les tenants du système autoritaire s'obstinent à lui faire payer son engagement massif en faveur du processus révolutionnaire démocratique de février 2019", marqué par d'importantes marches le vendredi, ayant mobilisé des millions d'Algériens durant plusieurs mois. "Le cinquante-neuvième anniversaire de l'indépendance nationale vient rappeler que la libération du territoire de l'occupation coloniale ne s'est, toujours pas, accompagnée de la réalisation de la promesse de l'Etat démocratique et social qui garantit les droits et libertés citoyens, et consacre la souveraineté populaire", constate le PAD, rappelant qu'"aucune catégorie socioprofessionnelle n'échappe à la violente stratégie de liquidation de la révolution populaire pacifique". "Professeurs d'université, avocats, étudiants, journalistes, travailleurs, syndicalistes, activistes du Hirak et militants politiques peuplent les prisons et audiences d'une justice aux ordres", égrène le PAD. En deux ans et demi de manifestations pacifiques du Hirak, des centaines d'Algériens ont été interpellés par les autorités, dont plus de 300 ont été emprisonnés pour des faits liés à cette contestation pacifique qui demande un changement radical du régime politique. "L'interdiction, depuis avril 2019, des libertés démocratiques (liberté d'expression, d'association, de presse, d'organisation, de réunion et de grève) arrachées par des décennies de luttes, a été aggravée par une série de révisions du code pénal", ajoute le communiqué, dénonçant également "la criminalisation du débat public dans les médias et les réseaux sociaux et de la liberté de manifester culmine avec l'élargissement de la définition du terrorisme à toute action ou discours prônant le changement politique hors des voies admises par le pouvoir en place". De nombreuses figures politiques et de la société civile, ainsi que des militants indépendants ont été interpellés par leurs publications politiques sur les réseaux sociaux et que la justice considère comme un contenu pouvant "porter atteinte à l'unité nationale". Sur un autre registre, le PAD ne manque pas de souligner que "la crise de l'eau et la montée fulgurante du chômage et l'élargissement de la pauvreté attestent sans rémission de l'échec d'un système obnubilé par le seul souci de maintenir le régime responsable de toutes les régressions". Il estime, dans ce contexte, que "les alertes lancées par les grandes grèves des travailleurs et par le retour sur scène du mouvement des chômeurs appellent à un réexamen urgent des politiques publiques sociales contre la précarité et la misère".