Les forces du Pacte pour l'alternative démocratique (PAD) ont appelé, dans un communiqué, le pouvoir à retenir la leçon de la dernière consultation populaire. «Le PAD considère que le système ne veut pas retenir la leçon politique de sa dernière consultation électorale. Persister à faire des élections sans le peuple ou, pire, contre le peuple ne fera qu'accentuer l'impasse politique», avertit ce conglomérat de partis de la mouvance démocratique en déplorant «l'absence et l'opacité qui entourent la maladie du chef de l'Etat qui fragilise l'Etat et complique l'émergence d'une perspective sérieuse à la hauteur des défis majeurs qu'affronte notre pays». Le PAD regrette, en outre, l'inexistence d'une volonté réelle de prendre en charge les revendications légitimes du peuple algérien et d'une démarche transparente de sortie de la crise politique que vit notre pays depuis le Hirak du 22 février 2019. «En pleine crise sanitaire de la pandémie de Covid-19, la contre-révolution autoritaire maintient la stratégie de la répression en aggravant les peines arbitraires contre les militants de la révolution citoyenne et démocratique, dont près d'une centaine croupit encore dans les prisons. C'est en ce moment que le pouvoir instrumentalise la justice pour s'autoamnistier. L'état d'urgence de fait imposé contre les droits et libertés depuis avril 2019 criminalise tout débat public serein ou action politique légale», dénonce le PAD. Sur le plan socioéconomique, dans un contexte mondial difficile, le gouvernement en panne de vision, selon la même source, «prend des mesures qui rappellent le sinistre plan d'ajustement structurel des années 90, sans débat et avec un acharnement contre les luttes syndicales». Ces mesures favorisent surtout, aux yeux des partis composant le PAD, le maintien des intérêts dominants alors que les Algériens vivent un marasme social inquiétant. Et d'affirmer qu'à ce jour, le pouvoir n'a pas entamé une seule action effective en matière de récupération des dizaines de milliards de dollars dont l'autorité publique a reconnu le détournement. Le PAD a rappelé que le préalable à toute issue démocratique demeure la libération immédiate des détenus politiques et d'opinion, la levée des entraves aux libertés publiques, et la libération des champs politique et médiatique. «L'urgence est, plus que jamais, de mettre en place une période de transition indépendante vouée à un processus constituant souverain, qui permette de démanteler les mécanismes du système autoritaire mafieux, et de jeter les jalons d'un Etat civil démocratique et social, gouverné par la seule souveraineté populaire», a estimé le PAD. Karim A.