L'hémicycle Aïssat-Rabah, de l'APW de Tizi Ouzou, a abrité hier une session extraordinaire consacrée à l'adoption du budget primitif (BP) 2022 et à l'évaluation des risques majeurs au niveau de la wilaya. L'APW a présenté un rapport à travers lequel il est expliqué que Tizi Ouzou présente une sensibilité très élevée aux mouvements de terrain dont plusieurs typologies de mouvement ont été observées. "Trente-neuf communes, sur les 67 que compte la wilaya, sont concernées par le phénomène de glissement de terrain et à travers lesquelles 84 glissements d'une superficie supérieure à 2 ha ont été enregistrés", a indiqué le rapport de l'APW. Le même document a expliqué que trois localités sont particulièrement menacées par ces mouvements de terrain, à savoir Azazga avec une superficie de 203 ha menacée, dont 43 ha présentant un risque très élevé et 160 ha un risque élevé, le centre-ville d'Aïn El-Hammam avec 3 ha au risque très élevé et 6 à risque élevé, ainsi que la région de Tigzirt avec 100 ha à risque très élevé et 41 ha élevé. Dans le même sillage, la direction de l'environnement a expliqué dans un autre rapport qu'il existe deux familles de risques majeurs, à savoir : naturels et les risques technologiques. Elle a évalué qu'avec l'existence de zones industrielles (ZI) à Oued Aïssi, à Draâ El-Mizane et à Tizi Ghennif et de 16 zones d'activité, la wilaya de Tizi Ouzou n'est pas à l'abri d'éventuels accidents graves, pouvant engendrer des impacts néfastes sur la population, les biens et l'environnement. À ce propos, elle a estimé que la prévention des risques majeurs et une priorité de l'Etat à travers une politique de gestion des risques qui doit répondre à des objectifs. Il s'agit notamment, est-il expliqué, de prévenir les dommages, de réduire leur ampleur, de les réparer et aussi d'informer les citoyens afin qu'ils deviennent acteurs dans cette gestion. À noter que cette session a été marquée par un mécontentement de certains élus, qui ont estimé que cette session a plutôt des relents d'une campagne politique. "Ça sens la campagne électorale", a en effet martelé l'élu RCD Mohamed Ameziane Acherfouche, pour qui cette rencontre devait être organisé en octobre. "Le BP devait être approuvé avant le 15 octobre, et ce n'est pas le cas", a-t-il affirmé, estimant qu'on est en retard. "Dans le sillage, on nous demande à ce qu'on vote une délibération pour l'inscription de la station de dessalement d'Iflissen, alors que le problème a été soulevé en 2018 ; là aussi on est en retard. Nous avons même demandé des sessions extraordinaires sur l'eau qui n'ont jamais été convoquées", a clamé M. Acherfouche, estimant qu'on aurait pu faire des sessions spécialement pour parler du problème de l'eau et des risques majeurs.