À la veille du début de la campagne électorale pour les élections locales prévu pour aujourd'hui, le parti du Front de libération nationale (FLN) mobilise ses troupes. Hier, son secrétaire général, Abou El-Fadhl Baâdji, a réuni, à Alger, les directeurs de campagne du parti des 58 wilayas du pays. Une occasion pour lui de dénoncer la loi électorale et les comportements "individuels" de certains responsables de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie). Fait inédit, Abou El-Fadhl Baâdji n'y est pas allé de main morte pour charger l'instance présidée par Mohamed Charfi et en critiquant violemment la loi électorale qui a fait perdre, selon lui, des APC à son parti. "En dehors de la Kabylie où pour des raisons spécifiques à cette région, le FLN n'a pas pu constituer des listes dans 200 municipalités, l'absence du parti dans plusieurs dizaines de circonscriptions est due à des comportements de certains responsables locaux de l'Anie qui agissent en dehors de la loi", a-t-il critiqué. Il a donné l'exemple d'une commune, dont le nom n'a pas été révélé, dans laquelle des candidats de son parti ont été "exclus" même s'ils "ont été acceptés lors des législatives". Autre reproche : le responsable de l'ex-parti unique met en cause les délais accordés aux partis politiques et aux listes indépendantes pour préparer le scrutin. "Il faut dire les choses franchement : trois mois ne suffisent pas pour préparer des élections", a-t-il dit en égratignant au passage l'Anie pour avoir temporisé avant de distribuer les formulaires de souscription aux partis politiques. "Mais il faut reconnaître également qu'au niveau de l'Anie, cette première expérience n'est pas facile", a-t-il toutefois tempéré. Outre que la loi électorale n'est pas visiblement au goût du secrétaire général du FLN. Aux délais "très courts" accordés aux partis et candidats à l'élection locale, il y a l'abus dans l'interprétation de l'article 184 du code électoral qui a permis le rejet de plusieurs dossiers de candidature sous des prétextes flous, relève Baâdji. "Comme tous les partis et listes indépendantes, nous avons subi cet article", a en effet, regretté le secrétaire général du FLN en insinuant que sa formation politique pourra travailler "pour améliorer cette loi". En dépit de ces écueils, le FLN se targue d'être le premier parti politique en termes de nombre de candidats entrant en lice pour le scrutin local avec plus de 32 800 candidats, dont 26 800 dans 1 237 APC sur les 1 541 que compte le pays. Pour les APW, le FLN a réussi à présenter 56 listes sur les 58 possibles. Là aussi, l'absence du parti dans deux APW est imputé au "logiciel de l'Anie" qui a rejeté des candidats, accuse-t-il. Au sujet de la crise interne que vit le FLN, Baâdji a nié tout impact de celle-ci sur la constitution des listes électorales. En revanche, il a reconnu que des cadres et militants de sa formation politique sont allés rejoindre d'autres partis. Comme pour les législatives, ces transfuges "seront exclus des rangs du parti conformément aux statuts", a-t-il promis. "Nous sommes et nous resterons la première force politique du pays", a encore avancé le chef du FLN, qui a prévu d'animer 27 meetings à l'échelle nationale.