"Si les syndicats ne ferment pas les portes du dialogue, celles de la contestation restent, elles aussi, ouvertes", a prévenu Lyès Merabet à l'issue de la réunion des syndicats de la santé avec le ministre de tutelle, tenue mercredi passé. Les syndicats du secteur de la santé et le ministre de tutelle, Abderrahmane Benbouzid, ont tenu une réunion, mercredi soir, au siège du ministère, afin d'examiner les différentes préoccupations des professionnels de la santé, une semaine après un mouvement de contestation qui a paralysé les hôpitaux du pays. Selon le communiqué sanctionnant cette réunion, le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière s'engage à prendre en charge les préoccupations du personnel de la santé, à commencer par "le versement prochain des 5e et 6e tranches de la prime Covid-19". Le document final ajoute que "l'ensemble des dossiers et des préoccupations exprimées lors de cette rencontre sera pris en charge". Présents à cette réunion, les membres du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSSP), conduits par le Dr Lyès Merabet, le président du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snech), Rachid Belhadj, et le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), représenté par Lounès Ghachi, ont, pour leur part, appelé la tutelle à se pencher rapidement sur les autres revendications des professionnels de la santé et à mettre en œuvre "tous les engagements du président de la République, Abdelmadjid Tebboune", indique Lyès Merabet, joint par téléphone. Pour ce faire, Abderrahmane Benbouzid et les trois organisations syndicales ont convenu de former une commission technique conjointe pour examiner les différentes revendications exprimées par les professionnels de la santé. "Cette commission permettra, je l'espère, de satisfaire très rapidement les revendications légitimes des professionnels de la santé", ajoute le représentant du SNPSSP. Si le ministre de la Santé montre aujourd'hui une grande volonté de régler les problèmes du secteur, longtemps en suspens, les trois syndicats préfèrent attendre et temporiser pour ainsi dire juger sur pièce. "Nous attendons de voir comment les choses vont évoluer. Il y a beaucoup de problèmes qui attendent d'être réglés urgemment", soutient Lyès Merabet, qui ajoute que "si les syndicats ne ferment pas les portes du dialogue, celles de la contestation restent, elles aussi, ouvertes". Parmi les revendications mises en avant par l'intersyndicale de la santé : "La prime de décès pour les familles des praticiens victimes de la pandémie, la couverture à 100% de l'assurance totale pour le personnel de la santé, le versement de la prime Covid-19 (5e et 6e tranches), la bonification des cotisations à la retraite et la reconnaissance de la Covid-19 comme maladie professionnelle." Les trois syndicats réclament, en outre, l'amélioration du pouvoir d'achat qui ne cesse de se dégrader, ainsi que de meilleures conditions de travail, à travers, notamment, un renforcement en moyens humains et matériels dans les structures de santé. Par ailleurs, ils dénoncent "les pressions subies par les syndicalistes du secteur", tout en exigeant "le respect du droit syndical garanti par la Constitution algérienne".