L'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), sévèrement critiquée par certains partis, tels que le Front des forces socialistes (FFS) et le Mouvement de la Société pour la paix (MSP) qui lui ont fait le reproche d'avoir refusé d'appliquer la décision du Conseil d'Etat en faveur de certaines de leurs listes électorales refusées dans un premier temps, rejette catégoriquement ces accusations en estimant que son instance ne peut transgresser la loi. Son président, Mohamed Charfi, a démenti, lors d'une conférence de presse animée jeudi 11 novembre à l'issue de son audience avec l'ambassadeur du Venezuela à Alger, tout retard dans la validation des listes des candidats pour les élections de renouvellement des assemblées communales (APC) et de wilayas (APW). "Je tiens à démentir catégoriquement ces déclarations (...) L'Anie respecte et applique la loi en sa qualité d'institution constitutionnelle. Ses coordinations ne peuvent agir en dehors du cadre de la loi", a-t-il soutenu, selon des propos repris par l'agence officielle, non sans préciser que "certaines listes ont enregistré un seul recours soumis par un candidat dont le dossier a été rejeté". "Le Conseil d'Etat a tranché et le concerné a le droit de se représenter. Et c'est ce qui s'est passé", a encore expliqué M.Charfi. Selon lui, certaines listes "ont refusé de désigner des remplaçants à ceux dont les dossiers de candidature ont été rejetés". Chiffres à l'appui, le président de l'Anie a fait état de "37 dossiers soumis au Conseil d'Etat, dont un dossier réexaminé par l'Anie, les autres dossiers réexaminés étant ceux des candidats non validés par l'Anie, en vertu de ses prérogatives". "Dès la publication de la décision du Conseil d'Etat concernant la réintégration de ces candidats dans l'opération électorale, l'Anie procédera à la révision de leurs listes", rassure-t-il. Mieux, le candidat a le droit de saisir le tribunal administratif en cas d'"injustice", a précisé M. Charfi, en assurant que son instance est actuellement "en phase de préparation des bulletins de vote" et "certaines wilayas ont commencé à les réceptionner". Mercredi 10 novembre, le FFS a dénoncé l'attitude intransigeante du représentant de l'Autorité nationale indépendante des élections de la wilaya d'Alger dans l'exécution des décisions et des jugements rendus par la justice quant à ses listes de candidature. Selon un communiqué signé par le premier secrétaire du parti, Youcef Aouchiche, des candidats ont été "arbitrairement exclus lors de l'examen administratif des dossiers de candidature" en violation de l'instruction donnée par M. Charfi à ses subordonnés d'exécuter "immédiatement toutes les décisions judiciaires et arrêtées à leurs différents niveaux". Le 19 octobre dernier, le FFS avait déjà dénoncé, dans une déclaration, de "graves dépassements" qui ont émaillé la préparation de ces élections locales du 27 novembre marquées, selon lui, par une "gestion sécuritaire excessive". Pas moins de 34% des dossiers de candidature ont été rejetés par l'Anie, soit 371 101 sur 1 100 634 dossiers de candidature réceptionnés.