Le président de l'Autorité nationale indépendante des élections(Anie), Mohamed Charfi, a révélé, hier, lors de sa conférence de presse que 34% des candidats postulant au renouvellement des APW et 46% des candidats aux APC ont été écartés de la course électorale. «Sur 115 230 candidatures aux APC recensées, dont la majorité, soit 83%, s'est présentée à titre de partis politiques, 5 789 ont été rejetées et 9 250 ont été validées, dont 31 listes sont définitivement disqualifiées. 3 098 rejets sont justifiés par le motif que le candidat est soupçonné d'être «connu de manière notoire pour avoir eu des liens avec l'argent douteux et les milieux de l'affairisme». Quelque 2 758 ont été écartées pour le motif très «vague» qu'ils aient eu «une influence directe ou indirecte sur le libre choix des électeurs ainsi que sur le bon déroulement des opérations électorales». La condition d'âge, avoir fait l'objet de condamnation définitive à une peine privative de liberté, le non-accomplissement du Service national, litige avec l'administration fiscale, la non-inscription sur la liste électorale, sont d'autres motifs cités par Charfi. S'agissant des APW, plus de 1 600 candidats ont été exclus de la course électorale et quatre listes ont été rejetées dont une définitivement. Répondant dans ce contexte aux partis en lice, qui accusaient son Autorité d'une gestion «sécuritaire» de l'opération électorale, l'ancien ministre de la Justice a souligné que «l'Anie est responsable de toutes les décisions de rejet et de validation des listes et des dossiers de candidatures présentées à titre de partis politiques ou de listes indépendantes». Les partis reprochent à l' Anie de se référer, exclusivement, aux rapports des services de sécurité dans ses décisions de disqualification des listes de candidatures et d'exclusion des candidats de la course électorale. À propos de rejets non justifiés et qui ne se fondent sur aucune base juridique, il a indiqué que «son Autorité a interprété les dispositions de l'article 184 de la loi électorale en recourant à la jurisprudence». «L'influence sur les électeurs», «connu pour son appartenance aux milieux d'affairisme et de l'argent sale», sont entre autres prétextes jugés «illégaux» avancés par l' Anie pour écarter des candidats de la compétition électorale. L' Anie, selon son président, a contesté devant le Conseil d' Etat 334 décisions de réintégration dans la course électorale prononcées par les tribunaux administratifs. Il a révélé, en outre, que «faute de candidats 8 communes(4 à Tizi Ouzou et 4 autres à Béjaïa) ne seront pas concernées par les élections locales pour le renouvellement des assemblées locales (APC), tandis que 45 autres communes se retrouvent avec une seule liste de candidatures». «Le sort des communes sans candidats ne relève pas de l' Anie, mais du Code communal», a-t-il fait savoir. Contrairement aux législatives, les indépendants ne dominent pas les élections locales. Revenant à l'opération de dépôt de dossiers de candidatures, le premier responsable de l'Anie a indiqué que son autorité a recensé 5845 listes de candidatures présentées pour le renouvellement des Assemblées communales(APC), dont 4 860 à titre de partis politiques et 988 à titre des indépendants. Concernant les Assemblées populaires de wilaya(APW), il a noté que «l' Anie a dénombré 429 listes dont 441 listes partisanes et 88 listes indépendantes». Aucun parti n'a réussi l'exploit de présenter des listes dans toutes les wilayas et l'ensemble des communes sur le territoire national. Par ailleurs, pour les APW, le FLN a réussi à présenter des listes dans 56 wilayas, suivi par le RND qui sera présent dans 51 wilayas, le Front El Moustakbal dans 50 wilayas, le mouvement El Bina dans 46 wilayas, le MSP dans 42 wilayas et la Voix du puple dans 42 wilayas, le FFS dans 6 wilayas et le TAJ dans 9 wilayas. Concernant les listes APC, le FLN a présenté 1200 listes, le RND (1073), le Front El-Moustakbel 782 listes, El Bina 510 listes, le MSP (500 listes), la Voix du peuple (170 listes), le FFS (130 listes) dans 10 wilays.