Le constat est alarmant et l'état des lieux est déplorable à travers le territoire de la commune de Talassa, au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Chlef, depuis les récentes inondations qui ont causé d'importants dégâts. Les habitants de Talassa sont en colère, mais ils ignorent à quel saint se vouer pour la prise en charge des dégâts occasionnés par les récentes intempéries. De plus, la situation ne cesse de se compliquer chaque jour qui passe. "Ce qui nous inquiète le plus est cet énigmatique mutisme et cette indifférence inexplicable des autorités locales, qui n'ont toujours absolument rien fait pour nous alors que la situation ne fait qu'empirer avec le temps", s'exclament en effet nombre de citoyens à Talassa. Incapables de faire face aux importants dégâts causés par les inondations, qu'ils qualifient de destructrices, les citoyens de toutes les cités touchées par cette catastrophe naturelle prennent leur mal en patience en faisant le lourd bilan des dommages occasionnés par les eaux. Ils attendent une intervention des pouvoirs publics, une intervention qui tarde malgré la gravité de la situation. "Ce n'est que maintenant que nous nous rendons compte de l'ampleur des dégâts enregistrés. Non seulement, ces inondations ont envahi et détruit nos maisons et nos fermes, mais aussi elles ont causé la mort de plusieurs de nos bêtes (ovins, bovins et autres) sans compter celles qui ont été emportées par les catastrophiques crues", se plaignent-ils encore. Des dizaines de familles des zones reculées de la région de Talassa vivent toujours péniblement les affres des terribles inondations. "Ces inondations ont laissé derrière elles des conséquences extrêmement désastreuses, pour ne pas dire fatales, car impossible de les surmonter sans l'intervention des moyens humains, matériels et surtout financiers de l'Etat", alertent nos interlocuteurs. "Mais ne nous voyons personne se manifester", se plaignent-ils encore. Ce sont surtout les citoyens dont les habitations sont à proximité des oueds Boukhendek et El-Kebir qui en souffrent le plus et espèrent la fin de leur calvaire. Au centre de la ville de Talassa, ce sont les propriétaires de commerces qui expriment leur ras-le-bol ; ils ont subi, eux aussi, dégâts, pertes et répercussions négatives des récentes intempéries. El-Hadj Mohamed, le doyen des commerçants du village, raconte son malheur et celui de ses concitoyens : "Tout ce qu'on possédait à l'intérieur des magasins a été emporté par les crues qui étaient, il faut le dire, d'une force intense. Alimentation générale ou autre commerces, tout a disparu et en un clin d'oeil. Mais pas seulement, même certains locaux commerciaux, d'ailleurs comme plusieurs des habitations réparties à travers le territoire communal, n'ont pu résister aux intempéries." Pour leur part, les villageois des douars isolés que compte la commune de Talassa parlent, eux, avec peine et douleur de l'isolement qu'ils vivent depuis plusieurs jours. De nombreuses voies de communication sont coupées suites aux dommages causés aux ponceaux qui assurent la liaison entre les différents douars. Vulnérables, ces ponceaux et même certains ponts n'ont pas résisté aux crues des oueds qui proviennent du haut des montagnes qui surplombent la région. "Même les routes et les ruelles du centre-ville, notamment à Hay El-Bouali ou à Hay Ezzitoune, sont toujours impraticables, car boueuses et envahies par les ordures emportées par les eaux. Les avaloirs, rigoles ou autres conduites, tout est enfoui sous la boue", dénoncent des militants de l'association locale Espoir pour la promotion et la sensibilisation.