La décision de fermeture des ports secs relevant des directions régionales d'Alger, d'Oran, d'Annaba, de Constantine et de Sétif, qui avait émané, le 28 mars dernier, de la Direction générale des douanes (DGD), s'est invitée, jeudi dernier à l'Assemblée populaire nationale (APN). Les gestionnaires de ces plateformes logistiques ont été reçus par les membres de la commission des affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de la planification. D'emblée, ces opérateurs ont mis en avant la nécessité d'examiner les raisons qui ont motivé la DGD à mettre fin, subitement, à leur activité. Rappelant que leurs ports répondent aux normes internationales, ces investisseurs ont estimé que "la décision de fermeture a infligé de lourdes pertes aux opérateurs, dont 4 090 emplois perdus, en sus de pertes annuelles de 7,7 milliards de dinars de chiffre d'affaires, de 9 milliards de dinars au titre des investissements gelés ainsi que de 2,2 milliards de dinars pour le Trésor public". Ces opérateurs, qui ont investi des sommes colossales pour aménager ces ports secs et répondre aux besoins des entreprises, ont déploré la décision de la DGD qui, selon eux, "a mis fin à la source de subsistance de milliers de familles algériennes et privé le commerce extérieur d'une source de financement efficace pour le développement économique du pays". À ce propos, les victimes de cette décision ont mis en garde contre le danger du stockage de certains produits périssables au niveau des ports humides. Selon ces opérateurs, "ces produits nécessitent une norme spéciale pour éviter toute décomposition ou pourrissement, étant donné que le port d'Alger est destiné uniquement au transit". Tout en justifiant que les ports secs qu'ils géraient répondaient au cahier des charges, ils ont souligné "l'impératif de relancer leurs activités afin de contribuer directement au développement de l'économie nationale". Présent à cette séance, le président de la commission, Ismaïl Kouadria, s'est engagé à transmettre les préoccupations des gestionnaires de ports secs aux autorités compétentes, c'est-à-dire à la DGD et aux pouvoirs publics, et d'examiner, avec les membres de la commission, "les raisons à l'origine de ces difficultés afin de parvenir à des solutions à même de relancer l'activité des opérateurs". M. Kouadria a estimé que cette rencontre était une opportunité pour examiner "les entraves que rencontrent les opérateurs économiques dans le mouvement marchand et le dispatching de l'activité nationale". Pour rappel, au lendemain de la fermeture des ports secs, les exploitants des plateformes logistiques extraportuaires sous douane – à savoir Anisfer, Alpha, Atlantic, Avicomar, Catram, Mageco, Oumderman, Sud Entrepôt et Terport – ont interpellé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour "faire la lumière sur la véracité des informations ayant conduit à la prise de cette décision qui est sans nul doute plus profitable aux étrangers et va impacter négativement, et de manière considérable, les intérêts de la nation" et la relance de leur activité.