L'homme fort de Khartoum a certes signé l'accord en 14 points qui remet Abdellah Hamdok à la tête du gouvernement, mais il garde entre les mains la carte du Conseil de souveraineté de la transition. Retour presque à la normale au Soudan qui revient au gouvernement d'Abdellah Hamdok après un accord avec les putschistes. Un accord salué par la communauté internationale. Insuffisant, estiment des observateurs qui relèvent que le général Abdel Fattah al-Bourhane a toujours la mainmise sur la transition à travers le Conseil de la souveraineté expurgé des civils depuis le coup d'Etat du 25 octobre dernier. Le commandant des forces armées soudanaises a commencé, depuis dimanche soir, à libérer les détenus, membres du gouvernement et chefs de partis politiques. Aussi a-t-il demandé la levée du gel du siège du Soudan au sein de l'Union africaine. Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a salué dimanche le dernier accord politique conclu au Soudan. Selon un communiqué du bloc panafricain, M. Faki "a appris avec satisfaction la signature de l'accord conclu entre le président du conseil suprême soudanais, Abdel Fattah al-Bourhane, et le Premier ministre Abdallah Hamdok". Le président de la Commission de l'UA a décrit l'accord comme une étape importante vers le retour à l'ordre constitutionnel inscrit dans les accords de Khartoum du 19 août 2019, qui encadraient la transition consensuelle et démocratique au Soudan. Il a encouragé tous les acteurs politiques et sociaux, civils et militaires, à approfondir cette orientation et à la mettre en œuvre de manière inclusive et efficace, dans un climat de paix et de réconciliation nationale. L'accord a élégamment été salué par les Etats-Unis qui se disent "encouragés" par l'accord conclu au Soudan entre le Premier ministre Abdallah Hamdok, qui a retrouvé dimanche son poste, et le général Abdel Fattah al-Bourhane, a déclaré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken. "Je suis encouragé par les informations selon lesquelles les pourparlers à Khartoum aboutiront à la libération de tous les prisonniers politiques, à la réintégration du Premier ministre Hamdok, à la levée de l'état d'urgence et à la reprise de la coordination", a écrit Antony Blinken sur Twitter. Après la signature solennelle du document, M. Hamdok a promis dans une courte allocution et lors de sa première apparition publique depuis le putsch de "faire cesser avant toute chose l'effusion de sang". "Cet accord ouvre la porte en grand à la résolution de tous les défis de la transition", a-t-il encore dit. Pour sa part, le général Al-Bourhane, qui a promis des "élections libres et transparentes", lui, "l'a remercié pour sa patience", alors que l'ancien économiste onusien n'a retrouvé que dimanche matin sa liberté de mouvement après environ un mois de résidence surveillée. L'Organisation des Nations unies a salué, dimanche, le dernier accord politique conclu au Soudan entre le général Abdel Fattah al-Bourhane et le Premier ministre Abdallah Hamdok prévoyant le retour à la transition démocratique dans le pays. Une source officielle du secrétariat général de la Ligue arabe, citée par l'agence de presse soudanaise (Suna), a indiqué que "l'organisation continuera de travailler en étroite collaboration avec le gouvernement que Hamdok formera pour réaliser les objectifs du document constitutionnel et de l'Accord de paix de Juba".