À la maternité de Targa Ouzemour, on dénombre une dizaine de femmes enceintes infectées par le coronavirus, alors que le service de réanimation dédié à la Covid-19 compte 5 patients oxygéno-dépendants. La courbe des contaminations par le coronavirus dans la wilaya de Béjaïa ne cesse de monter, depuis quelques jours, atteignant plusieurs dizaines de cas en l'espace de deux semaines. En effet, le CHU Khellil-Amrane, à lui seul, compte, au sein de ses trois unités, pas moins de 61 patients atteints de Covid-19, a-t-on appris, hier, auprès de la direction de l'établissement. Hier, on a déploré la mort d'une jeune femme enceinte, âgée de 21 ans, au service de réanimation de l'hôpital Khellil-Amrane. "On a tout fait pour sauver son bébé. En vain ! Celui-ci a, tout comme sa maman, succombé à la Covid-19", nous confie un médecin spécialiste rencontré, hier, au pavillon des urgences du CHU de Béjaïa. À la maternité de Targa Ouzemour, on dénombre une dizaine de femmes enceintes infectées par le coronavirus, alors que le service de réanimation dédié à la Covid-19 compte 5 patients oxygéno-dépendants, affirme notre source. À l'hôpital Frantz-Fanon, sis à l'ancienne ville, il est fait état de 27 cas hospitalisés, dont la majorité nécessite une oxygénothérapie. Selon le professeur Ghania Malki, chef de service de pneumologie au CHU de Béjaïa, la plupart des patients reçus aux urgences Covid-19 sont pris en charge à domicile, faute de place au niveau des structures hospitalières. "Seules les personnes présentant des formes graves, notamment une désaturation, sont admises à l'hôpital. Hier, par exemple, sur les 17 patients déclarés suspects à la consultation Covid-19, seuls 4 ont été hospitalisés. Les 14 lits que compte notre service de pneumo sont tous occupés par les malades atteints de coronavirus", explique notre interlocutrice. À noter que face à cette recrudescence des cas de Covid-19, avec l'arrivée de la 4e vague de la pandémie, les autorités sanitaires de la wilaya de Béjaïa comptent ouvrir prochainement une structure dédiée exclusivement à cette épidémie en dehors des établissements hospitaliers existants. C'est ce qui ressort en tout cas des dernières recommandations formulées par les membres du conseil scientifique du CHU Khellil-Amrane, qui s'est réuni le 15 novembre dernier. En fait, cette instance scientifique propose à la commission de wilaya chargée du suivi de la pandémie de coronavirus, que préside le wali de Béjaïa, la désignation d'une nouvelle structure sanitaire qui devra abriter l'unité Covid-19, laquelle sera dotée de quelque 150 lits d'hospitalisation, d'un service de réanimation de pas moins de 10 lits, ainsi que d'autres moyens matériels nécessaires à son bon fonctionnement. "En attendant la concrétisation de la proposition de notre conseil scientifique, nous avons opté provisoirement pour une solution alternative qui consiste à relancer l'hospitalisation à domicile. Une façon d'éviter la transformation à nouveau de nos services hospitaliers existants en unités Covid-19 au détriment des patients des différentes spécialités, telles que la néphrologie, l'oncologie médicale, la médecine interne, l'orthopédie-traumatologie...", nous fait savoir le Pr Malki.