La wilaya de Béjaïa continue d'enregistrer une flambée exponentielle de l'épidémie de Covid-19. À une semaine d'intervalle, le nombre de nouveaux cas de contamination par le nouveau coronavirus, le variant Delta ou indien, est passé de 193 à 428 personnes hospitalisées dans tous les hôpitaux de la région, selon le directeur de la santé et de la population, Dris Khodja Hadj. Dans le détail, signale la même source, le CHU Khelil-Amrane de Béjaïa arrive en tête avec cent soixante et un malades hospitalisés, dont 2 jeunes intubés, un bébé et 13 femmes enceintes. Il est suivi de l'hôpital d'Amizour avec 82 hospitalisés. Le DSP précise à Liberté : "Nous avons 13 femmes enceintes et un bébé, qui sont hospitalisés pour contamination au Covid-19 à la maternité de Targa Ouzemour." Au passage, signale la même source, la plupart des nouveaux cas de contamination sont de jeunes femmes. Pour notre interlocuteur, pas l'ombre d'un doute que cela est dû aux fêtes de mariage. Dans la foulée, pour revenir sur le rebond de cette épidémie, le DSP signale que la wilaya de Béjaïa dispose que de six cent cinquante-cinq lits. "Avec la propagation fulgurante de l'épidémie, nous risquons d'être dépassés", avertit notre interlocuteur. D'où son appel à la population pour "une prise de conscience citoyenne". "Pour l'instant, nous arrivons à gérer la situation mais le pire est à craindre", alerte le DSP avant d'insister sur le relâchement inquiétant de la population dans le respect rigoureux des mesures préventives. Le DSP ajoute que le vaccin est indispensable. "J'appelle au sursaut de la population avant qu'il ne soit trop tard pour qu'on ne soit pas accusé de ne pas anticiper sur une situation sanitaire catastrophique", déclare solennellement Dris Khodja Hadj. Ce dernier avertit que "le nouveau virus Delta se propage rapidement et est mortel". Face à cette situation inquiétante, pour ne pas dire alarmante, la cellule de crise de la wilaya s'est réunie, jeudi dernier, en urgence pour décider des mesures à prendre afin de parer à une propagation chaotique. Selon un communiqué de la cellule de communication, il a été décidé dans un premier temps "l'interdiction de toutes les activités sportives, culturelles et récréatives, et la création de cellules chargées de suivre et de contrôler le respect des mesures barrières". Par ailleurs, nous apprenons auprès du président de l'APW, Hadadou Meheni, que la cellule de crise sanitaire de la wilaya de Béjaïa a, "sur recommandations du comité scientifique, proposé au Premier ministre de fermer les plages et les mosquées, et d'instaurer un reconfinement à partir de 13h". Si les autorités communiquent au quotidien le bilan des contaminés à l'échelle de la wilaya, elles observent un silence intrigant sur celui des décès lors de cette troisième vague. Nos tentatives de joindre, hier, le DSP sur cette question ont été vaines. Néanmoins, selon des sources hospitalières la wilaya de Béjaïa enregistre depuis une dizaine de jours au moins plusieurs morts par jour. À noter que parmi les derniers décès enregistrés vendredi figurait celui du laborantin de l'hôpital de Sidi Aïch. Ce dernier, un quinquagénaire de Seddouk, a rendu l'âme au service de réanimation du CHU Khelil-Amrane de Béjaïa où il avait été transféré par son hôpital.