Les autorités algériennes auraient déjà donné leur accord pour la reprise des importations suspendues. Après de "longues négociations", l'Algérie et l'Union européenne (UE) "se sont mises d'accord sur le texte final de la révision de l'accord d'association qui lie les deux parties et le document va être signé incessamment", apprend-on de sources très au fait du dossier. Nos sources assurent que le document "est fin prêt", mais qu'il n'a pas subi de profonds changements par rapport à celui en vigueur. Il ne s'agira donc pas d'une profonde révision, puisque les autorités algériennes n'ont pas contesté le principe du démantèlement tarifaire et encore moins les clauses liées au respect des droits de l'Homme. Selon nos informations, la seule concession qui a été faite par l'Union européenne est liée au report de l'application du démantèlement tarifaire. Le reste n'a pas changé. Cependant, le document ne peut être appliqué dans l'immédiat après une révision. Il doit recevoir d'abord l'assentiment des Parlements de tous les pays de l'Union européenne, ce qui risque de prendre beaucoup de temps. C'est vraisemblablement ce qui a poussé les deux parties à se concentrer pour l'instant sur le volet commercial de leur coopération. Selon nos sources, les autorités algériennes ont notamment donné leur accord pour la reprise des importations suspendues, y compris celles des véhicules, et ce, "dès le printemps 2022". "Cette reprise devait se faire en mars, mais les autorités ont demandé quelques semaines supplémentaires", ont indiqué nos sources. Ainsi, les autorités algériennes semblent disposées à lâcher du lest quant aux restrictions imposées jusque-là sur les importations. Cela concernerait toutes les marchandises, y compris les voitures. "Le gouvernement algérien a accepté le retour des concessionnaires automobiles, y compris l'installation des grands constructeurs européens", a précisé la même source qui a ajouté "qu'aucune condition n'a été imposée au préalable" comme ce fut le cas lorsque le gouvernement algérien exigeait de ces concessionnaires d'ouvrir des usines de montage automobile au bout de quelques années de commercialisation. C'est ce qui explique probablement l'instruction présidentielle annoncée dimanche dernier à l'issue de la tenue du Conseil des ministres. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné, dimanche lors du Conseil des ministres, "la révision immédiate" du cahier des charges fixant les conditions d'importation des véhicules et l'accélération de l'annonce des concessionnaires agréés, indiquait, en effet, un communiqué de la présidence de la République qui insistait sur "l'impératif de fournir un réseau de service après-vente, au niveau régional et dans les grandes villes, en tant que condition pour accepter les dossiers des concessionnaires". Jusque-là, le cahier des charges pour les concessionnaires automobiles a été révisé plusieurs fois sans être appliqué. Une situation qu'explique le nouvel ambassadeur de l'Union européenne en Algérie, Thomas Eckert, par la volonté des autorités algériennes de rationaliser les réserves officielles de changes. "Le marché automobile est important en Algérie, ce qui alourdit la facture des importations du pays", a déclaré l'ambassadeur dans une interview accordée la semaine dernière au quotidien El Khabar. À rappeler que les autorités algériennes reprochent à la partie européenne un accord d'association asymétrique puisqu'il fait la part belle aux entreprises européennes qui peuvent inonder le marché algérien de leurs marchandises. Bruxelles répond que c'est à l'Algérie d'initier les réformes nécessaires pour rendre ses produits compétitifs. Ce qui n'est pas encore le cas, la balance commerciale entre les deux parties penchant nettement en faveur de l'UE.