La Commission européenne vient de procéder à l'évaluation de l'accord d'association Algérie-Union européenne depuis son entrée en vigueur en septembre 2005. « Les résultats préliminaires montrent que l'accord a été bénéfique pour les deux parties », affirme le porte-parole de l'Union européenne. Le porte-parole de l'UE a bien voulu répondre par courrier électronique à notre question relative à l'éventuelle révision de certaines clauses de l'accord en question. Et aussi sur l'ouverture ou non à partir de ce 1er septembre d'une zone de libre-échange entre l'Algérie et l'Union européenne comme le prévoit leur accord d'association après une période de transition de 15 ans à partir de son entrée en vigueur. Dans le mail qu'il nous a envoyé, le porte-parole commence par nous préciser que « la commission européenne n'a reçu aucune demande de l'Algérie pour un réexamen des dispositions commerciales de l'accord d'association en vigueur depuis septembre 2005 ». Il souligne à cet effet que « toute révision de l'accord, y compris sur le démantèlement définitif des tarifs restants par l'Algérie d'ici septembre de cette année, devrait être prise par décision mutuelle au sein du Conseil d'association UE - Algérie ». Dans notre édition du 24 août dernier, nous rapportions de sources proches du dossier que le Conseil d'association Algérie - UE se réunira à la mi-octobre prochain sous la présidence du Haut représentant pour les affaires étrangères de l'UE, Joseph Borel, et le chef de la diplomatie algérienne. Les mêmes sources nous ont indiqué qu'avant ce Conseil, l'Algérie et l'UE sont convenues de réunir durant ce mois de septembre, leurs six sous-comités mixtes pour évaluer leur coopération et ce, à travers l'examen du dossier Dialogue politique et sécurité, économique, financier, commercial « Nous aurons des discussions calmes, sereines ( ), rien ne presse pour l'ouverture de la zone de libre-échange » avancent nos interlocuteurs. L'Algérie se présentera à ces réunions avec, entre autres, les résultats de l'évaluation de sa mise en œuvre de l'accord d'association dans son volet commercial et le démantèlement tarifaire par lequel elle a supprimé « progressivement » les droits de douane à ses produits industriels et appliqué « une libéralisation sélective de ses produits agricoles ». Evaluation qui a été faite, selon nos sources, « il y a un mois par les cadres du ministère des Affaires étrangères et ceux du Commerce ». Elle aura aussi en main les nouveaux changements apportés à sa sphère économique, en prime la suppression de la règle 51/49 Il y a déjà longtemps que l'Algérie a dénoncé les pertes financières sèches qu'elle a enregistrées suite à ce démantèlement tarifaire sans que le développement et la diversification de son économie ou de son industrie ne se produisent. Ses propres experts avouent que le pays n'a pas mené les réformes structurelles qu'il fallait pour qu'il puisse s'attendre à de telles performances. « Il a certes démantelé ses droits de douanes mais n'a pas en parallèle changé grand-chose à sa réglementation pour booster son économie, aux pratiques bureaucratiques, à la centralisation de la décision économique, au blocage des initiatives, au clientélisme, ni n'a encouragé la libéralisation performante et créatrice de richesses, la diversification de son économie et autres, n'a pas corrigé ses mauvaises règles de gouvernance et de gestion », soutiennent nos sources. Dans une interview parue dans ces colonnes au début du mois en cours et avant son départ définitif, l'ambassadeur d'Allemagne à Alger, Maria Ulrike Knotz, a pointé du doigt « un cadre légal volatil, une bureaucratie particulièrement lourde, un système bancaire peu performant, des restrictions liées à l'importation ( .) ». Ce sont probablement tous ces lourds dysfonctionnements de l'économie nationale qui laissent l'UE insinuer que l'accord d'association n'est pas aussi mauvais que le pensent les autorités algériennes. « La commission européenne est en train de conclure sa propre évaluation des accords d'association avec 6 partenaires Euromed, y compris l'accord avec l'Algérie, et les résultats préliminaires montrent que l'accord a été bénéfique pour les deux parties », nous affirme son porte-parole. Il nous fait savoir que « si l'Algérie souhaite discuter d'une révision de l'accord d'association, l'UE est disposée à écouter ses propositions à cet égard ».