Ils étaient des dizaines d'automobilistes à attendre en double file, à Taboukirt, commune de Tizi Rached (une vingtaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou), la décision des ingénieurs des mines qui mettrait fin au suspense et à la préoccupation des propriétaires de véhicules, nouvellement achetés (changement de wilaya, véhicules importés, carte grise à modifier…). Cependant, les ingénieurs – indignés de travailler dans un espace aussi infecte et nauséabond – refusent pour la énième fois de contrôler dans de telles conditions. Qu'on en juge : le lieu réservé au contrôle des services des mines de Taboukirt, un vaste terrain sur le lit de l'oued, n'est qu'un dépotoir anarchique où des camionneurs déversent sans vergogne des agrégats, déchets, matériaux de… destruction et autres. Ce bloc de réception n'est fait que de désolation : murs éventrés, détruits à la manière d'obus, et des angles de coin servant d'urinoirs à partir desquels il se dégageait des odeurs saumâtres et nauséabondes insoutenables. En outre, “depuis plus de deux mois, l'espace est accaparé par des grossistes dans le but d'en faire un marché hebdomadaire. Ces commerçants y laissent, sans scrupules, leurs ordures et déchets (sachets en plastique, cartons d'emballage… )”, nous signale S., ingénieur qui avoue avoir signalé à maintes reprises cet état de fait, exhortant les autorités locales à “faire un petit nettoyage qui ne coûterait pas grand chose par rapport aux liasses que les services concernés de l'APC encaissent chaque jour de marché”, s'indigne notre interlocuteur. Au moment où certains usagers proposaient d'exprimer leur mécontentement par la fermeture de l'axe routier, le représentant de l'APC de Tizi Rached, tentant de défendre bec et ongles son administration quant à son “incapacité d'agir dans l'immédiat”, promet d'intervenir ultérieurement. LIMARA B.