Les habitants du village Bouras ont fermé, hier, le siège de l'APC d'Aït Laâziz (daïra de Bouira) située à une quinzaine de kilomètres au nord de la ville de Bouira. Ils étaient une cinquantaine, venus tôt le matin exprimer leur ras-le-bol face à la situation critique dans laquelle ils vivotent. Leur quotidien n'est pas reluisant. Ils ont décidé de faire entendre leur voix et leur détresse par les autorités afin de prendre en charge leurs doléances. Les jeunes du village, qui étaient encadrés par les sages, avaient procédé à la fermeture des locaux sans incident majeur. Une délégation a été reçue par le président de l'APC qui s'est montré très attentif à leurs revendications. Revendications dépassant les moyens de la commune. Les représentants d'ivourassen n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère pour énumérer les problèmes dans lesquels nage leur village même si la revendication majeure est la route. Ce village est depuis une année isolé des autres villages de la commune. Une piste reliant le village au chef-lieu de la commune est devenue impraticable. Un oued les sépare. Pour Ali Bouras, l'un des membres de la délégation, cette piste est impraticable même à dos d'âne. Durant les intempéries enregistrées en début d'année, le village est resté isolé pendant quinze jours et la route n'a été ouverte que par les habitants à l'aide de pelles. Il rappela au premier magistrat de la commune le décès d' un des leurs, faute de moyens de transport pour son évacuation, “nous l'avons transporté sur brancard porté sur notre dos”. “à ce jour, quand nous avons un malade grave, nous faisons appel aux citoyens pour assurer le transport sur leur dos. En hiver, nos enfants traversent cet oued avec la peur au ventre. Le transport scolaire n'est assuré que pour les filles”. D'autres représentants ont souligné que leur village n'a bénéficié que de l'AEp après la découverte des cas de typhoïde. Leur village est dépourvu de toutes les commodités. Même pas un réseau d'assainissement. Ils ont exigé la présence des autorités de wilaya qui leur avaient auparavant promis la résolution de leurs problèmes. Pour la route et le pont, des études ont été faites et un avis d'appel d'offres a été lancé dans les journaux, mais les soumissions ont été jugées exorbitantes. le SG, M. Larbi Arezki, représentant du chef de daïra, a été dépêché sur les lieux. Dans son intervention, il avait reconnu la légitimité des revendications tout en appelant au dialogue et en les invitant à une réunion avec le chef de la daïra et les directeurs des différents secteurs. les citoyens, de leur côté, avaient rejeté l'offre et exigé la présence du premier responsable de la wilaya. En fin de journée, une délégation a été reçue par le chef de daïra. A. DEBBACHE