Les attentats du 11 septembre, ceux de Riadh, de Nairobi, du RER à Saint-Michel (France) et chez nous, avec la décennie du terrorisme et des assassinats collectifs, ont constitué une inspiration très marquante pour les cinéastes aussi bien les professionnels que les amateurs. Omar Amroun est de ces jeunes cinéastes algériens qui n'a pas dérogé à la tradition de reproduire sur pellicule les durs moments vécus par bon nombre d'Algériens – intellectuels ou illettrés – terrifiés par l'hydre intégriste. Le Labyrinthe des sentiments est un pur produit de Omar Amroun. Un court métrage de 15 minutes mais qui a demandé plusieurs semaines de tournage et mis en scène trois personnages : Mohand, un artiste sculpteur menacé de mort et dont la tête est mise à prix, son épouse, Djamila, et Saïd, un ami de longue date. Le synopsis souligne : “Mohand, artiste sculpteur, menacé par les groupes armés, se réfugie dans son atelier, travaille et sculpte. Il est au bord de la dépression à cause des menaces et de la solitude. Il sombre dans l'alcool et la drogue. Contre vents et marées, il décide de sortir et de surmonter la peur et la solitude. Il trouve les gens vaquant à leurs occupations et menant une vie apparemment des plus normales”. Finalisé, ce court métrage a été projeté dans la grande salle du centre culturel de Bouzeguène en présence d'une assistance très nombreuse. Le film est composé de trois scènes tournées en grande partie dans l'atelier, en semi-obscurité. Le décor est assez “apocalyptique” : fumée de cigarette, odeur d'alcool et bouteilles de vin jonchant le sol… C'est un film à voir. Sa programmation dans des salles de grande audience, comme la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, la salle El Mouggar d'Alger… est plus que souhaitable, d'autant que le réalisateur envisage de participer au prochain Festival international du court métrage. C. Nath Oukaci