Depuis le 1er octobre, la cour d'assises spéciale de Paris, instance uniquement consacrée au terrorisme, examine le dossier de l'affaire des attentats de 1995 qui ont ensanglanté la capitale française et dont le bilan s'élevait à 8 morts et à environ 200 blessés. Durant les débats qui ont duré presque un mois, les deux mis en cause, présents dans le box des accusés, ont nié les faits qui leur sont reprochés, bien que durant l'instruction, ils aient reconnu leur implication. En effet, selon le dossier de l'affaire, les aveux de Boualem Bensaïd et de Smaïn Aït Belkacem devant le juge d'instruction et les empreintes digitales trouvées sur du scotch parmi les débris de l'engin explosif pour l'un et le coupon de la carte orange pour l'autre, suffisent pour les condamner à perpétuité. Et c'est ce qu'a requis le procureur Gino Necchi à l'encontre des deux accusés : la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans. «Bensaïd n'est pas venu en France pour coordonner. Il est venu pour commettre, l'expert nous l'a dit: c'est un homme de terrain. Dans son organisation, il y a les religieux et il y a les guerriers, les opérationnels. Bensaïd est un opérationnel», a souligné dans son réquisitoire M.Gino Necchi en ajoutant: «J'étais sûr que rien ne sortirait de la bouche de Bensaïd et de Belkacem. Fallait-il les harceler? Non. Il fallait les laisser tels qu'ils sont, pour qu'ils apparaissent tels qu'ils sont. Hier, terroristes dans la violence, aujourd'hui terroristes intellectuels.» Pour le procureur, «toute la vague d'attentats en 95 de la gare Saint-Michel jusqu'à octobre est le fait du GIA». Concernant la bombe du RER Saint-Michel, l'attentat le plus meurtrier, aucune preuve n'a été apportée sur l'implication des deux islamistes excepté la complicité de Bensaïd. C'est ce qui laisse sur leur faim, les familles des victimes, elles qui étaient présentes tout au long du procès avec une seule interrogation: le pourquoi de la perte d'un être cher. Le point mystérieux de tout le procès a été Ali Touchent, mort dans un hôtel à Alger que la presse française a présenté comme un élément des services secrets algériens.