A la merci du vent : Bouillon de fourmis, est le titre du premier court métrage réalisé par le jeune Tahar Kessi. Il a été projeté en avant-première à la grande salle du centre culturel Ferat Ramdan de Bouzeguène en présence du réalisateur, des acteurs du film et d'un public relativement nombreux. Dans le film, d'une durée de 26 mn, l'auteur s'est inspiré de faits tirés de la réalité quotidienne vécue par le peuple algérien durant la décennie rouge du terrorisme. Le retour du religieux et la peur du basculement de la société dans le fondamentalisme semble inquiéter de plus en plus les cinéastes, amateurs ou professionnels, qui s'intéressent d'avantage à cette thématique dans leurs œuvres. En témoigne ce court métrage de Kessi Tahar A la merci du vent, présenté par son auteur, jeudi dernier, au centre culturel. La terreur qui a caractérisé cette période est une réalité difficile à oublier. De nombreux cinéastes à l'image de Kessi Tahar, ont traité des sujets d'actualité, des sujets graves sans tomber dans les clichés. Très souvent, ils visent juste : leur regard sur le monde est sans pitié et on reste là, sans plus oser respirer, pendant que défile le film, à laisser passer l'émotion. Le sujet, c'est la triste situation algérienne : le terrorisme intégriste. Malgré un environnement morose estampillé du sceau de la fermeture des salles de cinéma, du piratage d'œuvres artistiques, la flambée des prouesses technologiques, la démission des pouvoirs publics et la rareté des financements destinés à la production cinématographique, des initiatives visant à redorer le blason du septième art en Algérie, sont légion. Les acteurs du court métrage, Boukellal Hassib, Amroun Mhenni (un ancien comédien et chanteur à la chaine II), Larbi Nassima, Akli Lahlou et Azouani Hakim, comédiens, choisis dans le milieu social de l'auteur du film, ont su admirablement interpréter leur rôle.