Tout en soulignant l'importance de la hausse du point indiciaire, Aïmene Benabderrahmane a fait savoir que la révision de l'IRG permettra aussi une augmentation des salaires. La hausse du point indiciaire dans la Fonction publique entrera en vigueur avant fin avril prochain. C'est ce qu'a annoncé le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, avant-hier, en marge de la cérémonie de remise des affectations budgétaires aux administrations et établissements publics au titre de la loi de finances 2022. M. Benabderrahmane, cité par l'APS, a indiqué que toutes les dispositions avaient été prises en vue de concrétiser l'opération de révision du point indiciaire dans la Fonction publique en juillet prochain, mais le président de la République a "ordonné au gouvernement de procéder à la révision de ce point au mois d'avril prochain". Le Premier ministre n'a cependant fourni aucune indication sur le niveau d'augmentation que veut engager l'Etat pour ses fonctionnaires. Tout en soulignant l'importance de la révision du point indiciaire dans la revalorisation des salaires des fonctionnaires, M. Benabderrahmane a fait savoir que la mesure relative à la révision de l'Impôt sur le revenu global (IRG) contenue dans la loi de finances 2022 permettra aussi une augmentation des salaires des travailleurs, et ainsi l'amélioration du pouvoir d'achat. La révision à la hausse du point indiciaire va engendrer, également, une augmentation de la masse salariale. Selon le Premier ministre, la masse salariale de l'année en cours est estimée à 3 266 milliards de dinars, et représente 51,7% du budget de fonctionnement. Dans la foulée, Aïmene Benabderrahmane a annoncé le lancement d'une "réforme globale" du régime fiscal au cours de cette année et de l'année prochaine. Pénuries... Evoquant les pénuries qui ont touché certains produits, entre autres l'huile de table, le Premier ministre pointe les dysfonctionnements au niveau de la distribution. "Les choses devraient revenir à la normale dans les prochains jours", a-t-il assuré. Concernant l'huile de table, Aïmene Benabderrahmane a indiqué que les besoins nationaux s'élèvent à 1 600 tonnes par jour, alors que la capacité de production est estimée à 2 000 tonnes par jour. Le Premier ministre a, en outre, fait remarquer que les prix des produits de consommation au niveau mondial ont connu une forte hausse en raison "des conditions climatiques et de la hausse du coût du transport maritime de la Chine vers l'Europe et aussi de l'Europe vers l'Algérie qui a quadruplé". Malgré cela, souligne-t-il, "l'Etat a maintenu les subventions des produits de base qui se vendent encore au même prix et n'ont pas connu d'augmentation". Aïmene Benabderrahmane a évoqué les transferts sociaux qui s'élèvent à 1 942 milliards de dinars (l'équivalent de près de 17 milliards de dollars), représentant 19,7% du budget général de l'Etat et 8,4% du produit intérieur brut (PIB). Le Premier ministre a, en outre, averti que "toute demande de réévaluation de plus de 10% du montant alloué initialement à la réalisation d'un projet sera dorénavant rejetée". La réévaluation des projets a coûté au Trésor 8 000 milliards de dinars sur 12 ans. C'est un montant colossal qui aurait pu "servir à la réalisation de projets publics d'utilité pour la société", a-t-il estimé. Aïmene Benabderrahmane a affirmé, par ailleurs, que le projet de loi portant révision des dispositions générales du code des marchés publics avait été soumis au secrétariat général du gouvernement. La révision du code des marchés publics, a-t-il soutenu, "constitue un pas important susceptible de conférer davantage de transparence et d'efficacité à la gestion des finances publiques". Il a insisté sur l'importance de faire aboutir le processus de numérisation des marchés publics pour leur "conférer davantage de transparence, asseoir une concurrence, en sus du gain de temps et l'économie des coûts", ajoutant que ce mécanisme "sera efficace en termes de lutte contre la corruption dans les marchés publics". Le gouvernement, a indiqué le Premier ministre, s'est orienté vers la numérisation des procédures de conclusion des marchés publics à travers le lancement, le 23 décembre dernier, d'"un portail électronique dédié à ces marchés pour garantir le libre accès à la commande publique, l'égalité des chances entre candidats et la transparence des procédures". Il a également été décidé la publication, via ce portail électronique, d'un programme prévisionnel des projets de marchés publics devant être lancés au titre de cette année, une procédure permettant "d'informer les opérateurs pour se préparer à investir dans les domaines concernés", a indiqué le Premier ministre. Ce dernier a affirmé que les ministères ne seront plus autorisés à prolonger les délais d'exécution du budget, comme c'était le cas auparavant, appelant les donneurs d'ordre à faire preuve de fermeté, d'efficacité et de rationalité. "Nous avons reçu cette année, comme c'était le cas l'année dernière, des demandes de plusieurs ministères concernant la prolongation des délais d'exécution des dépenses et ce, en dépit des mesures prises à l'effet d'attribuer le budget de chaque secteur la première semaine de janvier 2022" a-t-il fait remarquer. "La prolongation des délais d'exécution des dépenses publiques et de clôture des ordres de paiement ou des mandats administratifs effectuée cette année en vertu de la circulaire du 28 décembre 2021 est une exception qui ne sera plus accordée à l'avenir car les dotations sont allouées dans des délais légaux suffisants pour les exécuter au cours de l'exercice", a-t-il fait savoir. Le Premier ministre a appelé "l'ensemble des départements ministériels et entreprises publiques à prendre toutes les mesures pour l'exécution du budget au titre de l'année considérée". Le Premier ministre a appelé, également, les différents départements ministériels et institutions nationales à se rapprocher des services du ministère des Finances pour s'informer et étudier les différents mécanismes que prévoit la loi organique des lois de finances avant juin prochain, date du lancement de l'élaboration des documents budgétaires sectoriels, pour mieux comprendre ses principes, ce qui permettra d'"entamer l'année 2023 avec un nouveau système budgétaire basé sur les programmes", a-t-il dit.