Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, en visite au Caire, a appelé hier la Syrie à “continuer de coopérer” à l'enquête internationale sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. Le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheit, a pour sa part annoncé, après un entretien avec M. Annan, que le secrétaire général de l'ONU préférait que le procès des accusés dans l'assassinat de Rafic Hariri se tienne au Liban. “J'appelle la Syrie à poursuivre sa coopération à l'enquête de Mehlis”, a déclaré M. Annan aux journalistes. Il faisait référence au magistrat allemand Detlev Mehlis qui préside la Commission d'enquête de l'ONU dans le meurtre de Rafic Hariri. “Récemment, la Syrie a montré sa volonté d'appliquer les résolutions de l'ONU. Ils ont coopéré en ce qui concerne la résolution 1559” sur le retrait des troupes de Damas du Liban, a-t-il ajouté. Les responsables syriens ont réaffirmé ces derniers jours leur volonté d'appliquer la résolution 1636 du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée fin octobre, sommant la Syrie de coopérer avec la Commission d'enquête de l'ONU en lui donnant un délais jusqu'au 15 décembre prochain. Dans son rapport présenté le 20 octobre dernier, M. Mehlis indiquait que Damas n'a pas coopéré à l'enquête et qu'il y avait “des preuves convergentes” de l'implication des services de sécurité syriens et libanais dans l'assassinat de Hariri. “Le message doit être compris que l'impunité ne sera pas tolérée et je pense que, pour la majorité des membres du Conseil (de sécurité) ; cela est le but et cela sera suffisant”, a dit M. Annan, dans une tentative de calmer les craintes arabes de représailles contre Damas. De son côté, M. Aboul Gheit a affirmé que M. Annan préférait “un procès sur le territoire libanais” pour juger les accusés dans l'affaire Hariri. “Mais les options restent ouvertes pour un procès international”, a-t-il ajouté.