La commune de Smaoun (daïra d'Amizour) a commémoré, jeudi dernier, le 65e anniversaire de la bataille d'Amassine. Il s'agit du premier attentat d'envergure contre une troupe de l'armée coloniale dans la vallée de la Soummam depuis le déclenchement de la Guerre de libération en 1954. Cette bataille a eu lieu suite à une embuscade tenue par un groupe de 150 maquisards, à leur tête le chahid Arezki Bair, connu sous le nom d'Arezki Laurès, natif de Beni Maouche, contre un bataillon de l'armée française venu d'Amizour et des colons qui exploitaient des fermes dans cette région. Ainsi, des moudjahidine, des fils de chahid venus de plusieurs localités de la région et des membres de certaines associations, se sont déplacés jusqu'à ce lieu historique, situé à la limite des communes de Smaoun et d'Amizour, au niveau du pont connu sous le nom du Pont Rouge. Devant une stèle à l'effigie des 8 Martyrs tombés au champ d'honneur lors de cette grande bataille, un dépôt de gerbes de fleurs suivi de la levée de l'emblème national sous le chant de l'hymne national Qassaman, mené par des petits chérubins de Smaoun, a précédé quelques témoignages de certains moudjahidine malgré leur âge avancé. Il est cependant nécessaire de faire un point sur l'intervention de ce jeune de l'association Arezki-Laurès de Beni Maouche qui a d'abord déploré l'absence à cette commémoration de la sœur et de la veuve d'Arezki Laurès, étant donné qu'il fut le chef de file et parmi les 8 martyrs de cette bataille historique. "Une bataille comme celle-ci où une poignée de nos maquisards avec des armes modestes, voire rudimentaires a donné des sueurs froides à l'ennemi qui a perdu des dizaines de ses soldats ici, mérite une commémoration en grande pompe, pas une simple présence devant une stèle", claironna Abdeslam Hamlat, vice-président de cette association Arezki-Laurès. De son côté, le chef de la kasma de Smaoun, Amar Benhamma, a exhorté les responsables de sa commune à donner plus d'intérêt au musée communal pour son élargissement et son enrichissement, car, dit-il, "c'est un site où l'on peut transmettre l'histoire aux générations futures". Notons que selon des témoignages recueillis sur place, l'armée française a perdu beaucoup de ses soldats lors de cette bataille, car ne croyant pas que la troupe d'Arezki Laurès allait résister à leur intervention appuyée par des hélicos. Elle aurait largué des bombes qui sont tombées sur les têtes des soldats français, vu la panique qui les avait saisis.