La foule a vécu des moments mémorables devant la stèle de celui que le colonel Amirouche a chargé de secouer la vallée de la Soummam contre l'administration française. Selon le moudjahid Yahia Zeggagh de Tizi Senhadja, le lieu où est parti le premier coup de feu est l'un des endroits les plus surveillés par les militaires français. Mémoire vivante, Si Yahia se souvient de sa peine d'emprisonnement en février 1958. «J'ai été incarcéré 14 jours dans un puits, sans boire ni manger, là-bas où un centre militaire a été implanté. Les agents de la DST m'ont sévèrement torturé et c'est grâce à la volonté divine que j'ai pu survivre», témoigne-t-il.S'adressant essentiellement aux élèves du lycée de Semaoun baptisé, pour rappel, du nom d'Arezki Laurès, Si Ammar Benhamma de la fédération de France s'est focalisé sur la nécessite de défendre bec et ongles la liberté du pays, «arrachée douloureusement par les braves guerriers de l'armée de libération nationale et le peuple algérien». De son côté, Abderrahmane Aloui, un des mouseblin ayant connu de près Arezki Laurès, témoigne par devoir de mémoire en dépit de son état de santé. D'après Si Abderrahmane, quand les moudjahidin qui se sont accrochés avec les soldats français à Amacine ont informé Si Arezki qui était en compagnie de ses troupes à Ichekaben dans la région d'Imellahen (commun Feraoun), le compagnon de Mustapha Benboulaid n'a pas tardé à mobiliser ses djounoud pour livrer une bataille sans merci contre l'ennemi. «La bataille a eu lieu le 20 janvier 1956. L'accrochage a commencé depuis cet endroit (Tiqentart Umacine) jusqu'au village de Taqerrabt Yidjissene. Le bilan était trop lourd du côté de l'armée française puisque les avions militaires ont tiré aveuglement sur leurs soldats. Du côté des moudjahidin, Arezki Laurès, Bachir El Jijli et Kheddoussi Hafid sont tombés aux champs d'honneur. Le martyr Menasri Mohand Salah a été arrêté au niveau du village Taqerrabt avant qu'ils ne le jettent à bord d'un avion militaire». La foule s'est dirigée vers le domaine Amghar Mohand Tahar, appelé auparavant Lfirma n Sabal, à quelques encablures de la passerelle d'Amacine. Un endroit qui raconte à nos jours la barbarie qu'avait réservée l'administration française pour une troupe de l'armée de libération nationale (ALN). «Les militaires français ne se sont pas contentés de l'exécution de six moudjahid qui ont été sous le commandement du sergent Hamou Amlikeche, mais ils les ont brûlés dans un puits de feu au niveau de L'firma n Sabal avec Amghar Mohand Tahar qui n'était pas encore exécuté. C'est dire qu'ils l'ont brûlé vif», explique Ali Khider, membre de la famille révolutionnaire. Les organisateurs ont conclu la commémoration au niveau du musée communal. La foule a eu droit à d'amples informations et témoignages sur les martyrs de la région tombés presque tous en 1956, et sur la revanche du sergent Hamou Amlikech durant la grande bataille d'Atmos le 15 décembre 1956.