Selon Nacir Hamlat, président de l'association organisatrice portant le nom d'Arezki Laurès, un riche programme a été concocté pour célébrer la mémoire du compagnon de Mustapha Ben Boulaïd dans les Aurès. Dans la matinée, l'école primaire Touati Bachir a abrité une exposition de portraits des martyrs du village et ceux de la région de Beni Maouche, un morceau d'une bombe lâchée par un avion militaire français sur la maison de Hini Saïd qui servait de refuge pour les blessés de l'ALN, des cartouches de différentes marques et calibres et un poste récepteur de transmissions. Des témoignages ont été donnés à l'occasion sur le parcours révolutionnaire d'Arezki Laurès par des anciens maquisards à l'instar de Si Tahar Hamlat et Si Rachid Ouattah en présence des membres de la famille du martyr, et de la famille révolutionnaire venus des régions limitrophes ainsi que des élus des communes de Beni Maouche et Semaoun. Dans l'après-midi, une caravane a été organisée vers le lieu de la bataille d'Amacine où une stèle a été érigée à la mémoire d'Arezki Laurès. Rencontrée sur les lieux, sa fille Nouara Baïri se dit particulièrement émue par cette commémoration. «J'avais quatre ans quand mon père Arezki est tombé au champ d'honneur. Je ne garde de lui qu'un souvenir d'une fillette de trois ans quand je suis allée le voir en compagnie de ma grand-mère à Tala n Tinzar, alors qu'il était blessé au niveau de son épaule gauche dans l'accrochage de Dellagua. Mon père disait à ma mère qu'on va gagner la guerre pour que Nouara habite la rue d'Isly, interdite alors aux Algériens. Il disait à ma grand-mère qu'il ne désirait pas assister à l'indépendance de crainte de commetre involontairement une injustice à l'égard de ses compatriotes» témoigne-t-elle.