Lors de cette rencontre scientifique, le phénomène de la toxicomanie sera abordé sous ses divers aspects, à travers plus d'une dizaine de communications, que donneront les dix-huit spécialistes invités, dont quatre Français. Des magistrats seront présents. Outre l'intérêt scientifique évident que présentent toutes les interventions prévues au programme de ce congrès, les communications les plus attendues sont certainement celles se rapportant à la toxicomanie chez l'adolescent, au face-à-face entre le toxicomane et le juge, à la législation nationale et internationale de lutte contre la toxicomanie et à la politique nationale de prévention et de lutte contre la toxicomanie. Ces communications seront présentées respectivement par le Dr Y. Osmani, de l'EHS Drid-Hocine (Alger), Jean-Pierre Sabatier (France), le Dr Aïssa Kasmi, directeur de la coopération internationale de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie et M. Salah Abdenouri, directeur général de cet office. Rencontré mardi à Tizi Ouzou avec le Dr Mahmoud Boudarène qui participera au séminaire en qualité de modérateur, et alors qu'il était en train d'apporter les dernières touches à la préparation de la rencontre, le Dr Abbès Ziri, membre du comité national de lutte contre la toxicomanie et chargé, à ce titre, de l'organisation de cet événement, n'a pas manqué de souligner l'importance de ce rendez-vous scientifique. “La communauté médicale, parce qu'elle est en contact direct avec les personnes touchées par la toxicomanie, se doit d'être à l'avant-garde dans la prévention et la lutte contre ce phénomène”, estime-t-il. “Et ce genre de rencontre est le lieu idéal pour amorcer une prise de conscience qu'il faut élargir au-delà de notre corporation”. Le Dr Ziri espère que ce séminaire sera le point de départ d'un processus d'échanges, de formation et d'information d'autant qu'“en Algérie, il y a dans ce domaine une carence en matière de formation, notamment chez les médecins généralistes, l'ensemble de leur cursus ne contenant qu'une conférence d'une heure sur le sujet”, précise-t-il. Le Dr Mahmoud Boudarène, psychiatre de profession libérale connu en Algérie et à l'étranger, ira plus loin. Outre ce manque de formation, il y a une absence totale d'information. “Le manque d'informations précises et fiables fait qu'il y a une méconnaissance du terrain”, dit-il. Ce constat amène le Dr Boudarène à préconiser, comme préalable à une véritable prise en charge du fléau, un audit sincère et sans complaisance. Il en était temps car, estiment les deux praticiens, le traitement de la toxicomanie ne peut être l'apanage du psychiatre, à l'heure où le phénomène se mondialise comme tout autre, peut-être plus que tout autre en raison, notamment, des flux migratoires de moins en moins contrôlés. Le congrès qui se tient aujourd'hui à Tizi Ouzou apportera sans doute des éléments de réponses à ces préoccupations et permettra de confronter les approches de deux pays situés de part et d'autre de la Méditerranée. S. C.