Le président de la commission de l'UA a appelé hier à "un débat serein" sur la question du siège octroyé à Israël au sein de l'Union. Cette question qui est au menu de la seconde journée du sommet, domine cette 35e session malgré un ordre du jour chargé de défis. Le 35e sommet de l'Union africaine s'est ouvert hier à Addis-Abeba. Placé sous le thème "Renforcer la sécurité alimentaire : accélérer le développement du capital humain, social et économique dans le continent africain", cependant c'est le siège d'observateur octroyé à Israël qui retient l'attention. Il sera débattu aujourd'hui. D'ailleurs, le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a appelé l'UA à retirer l'accréditation avec le statut d'observateur accordé à Israël en juillet par le président de la Commission de l'organisation, dans un discours hier. "Nous appelons au retrait et à l'objection du statut d'observateur israélien auprès de l'Union africaine", a-t-il déclaré, qualifiant l'accréditation d'Israël de "récompense imméritée" pour les abus commis, selon lui, par le gouvernement israélien contre les Palestiniens. Dans son discours d'ouverture du sommet quelques minutes plus tôt, Moussa Faki Mahamat avait défendu son choix et appelé à "un débat serein". Il a assuré que l'engagement de l'UA dans la "quête d'indépendance" des Palestiniens était "immuable et ne peut que continuer à se renforcer", tout en affirmant que sa décision d'accorder l'accréditation à Israël pouvait être "un instrument au service de la paix". Cette session connaîtra le passage de la présidence du sommet, du président de la République du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, au président de la République du Sénégal, Macky Sall. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, représentant du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à ce sommet devra présenter, aujourd'hui, un rapport sur la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent en Afrique. Un sujet qui a un lien avec l'instabilité politique caractérisée par les coups d'Etat dans plusieurs pays africains. Le président sortant de l'UA et président de la République démocratique du Congo, Felix Antoine Tshisekedi, a appelé, hier depuis Addis-Abeba, à assurer l'opérationnalisation "générale et totale" de la Force africaine en attente (FAA), en vue de consolider la paix et la sécurité dans le continent. Lors d'une allocution d'ouverture du 35e Sommet de l'UA, le président sortant a affirmé qu'il était "grand temps de consolider l'architecture africaine de la paix et de la sécurité, et d'assurer l'opérationnalisation générale et totale de la Force africaine en attente (FAA)", soutenant qu'il était "impératif et vital de faire taire les armes sur notre continent". Il a estimé, à cet effet, qu'il est "impérieux d'arriver à mettre en place un véritable état-major intégré". Le président de la commission, Moussa Faki Mahamat, a déclaré de son côté, qu'un plan Marshall pour le développement de l'Afrique ne viendrait jamais de l'extérieur du continent, appelant le leadership africain à la mobilisation de ses ressources et de son potentiel. Il a indiqué que "l'idée, un temps miroité d'un plan Marshal en faveur du continent, s'est peu à peu envolée. Je ne suis pas loin de penser intensément qu'un tel plan pourtant nécessaire, ne viendra jamais de l'extérieur". M. Faki a, à cet effet, interpellé le leadership africain pour un "sursaut de mobilisation des ressources endogènes que révèle l'immense potentiel du continent", soulignant, à la même occasion, qu'il "n'y a point de salut que dans cette direction africaine pour l'Afrique".