Le directeur général du cluster énergie solaire, Boukhalfa Yaïci, a exprimé sa déception face à ce retard, tout en souhaitant que ces cahiers des charges soient libérés et que les entreprises commencent à travailler. Le directeur général du cluster énergie solaire, Boukhalfa Yaïci, a longuement évoqué, hier, sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, le projet de réalisation d'installations photovoltaïques d'une puissance de 1 000 mégawatts, "Solar 1 000 MW", dont l'appel d'offres a été lancé fin décembre 2021. Il a ainsi révélé que des entreprises devaient se faire remettre les cahiers des charges, après avoir payé des frais pour cela. Mais, déplore-t-il, à ce jour, elles n'ont rien reçu. Le directeur général du cluster a exprimé sa déception face à ce retard, tout en souhaitant que ces cahiers des charges soient libérés et que les entreprises commencent à travailler. "Les acteurs du marché du renouvelable sont prêts à travailler, pour autant qu'ils aient de la visibilité et que des actions concrètes soient réalisées en faveur du renouvelable". Et d'ajouter : "Si la machine est mise en marche, cela va permettre de créer de la confiance chez les investisseurs, d'importantes entreprises et de l'emploi." L'invité de la radio a estimé qu'on a perdu beaucoup de temps, puisque le plan d'action du gouvernement prévoit la production de 15 000 MW d'électricité issue de sources renouvelables à l'horizon 2035, dont 4 000 MW d'ici à 2024. "Normalement, poursuit-il, nous sommes sur une cadence de 2 000 mégawatts par an." Mais, regrette-t-il, "la réalité est là : nous sommes en 2022 et nous n'avons encore rien vu du déploiement du plan d'action dont il est question". Ainsi, le programme du renouvelable, un des "projets phare du gouvernement, ne connaît pas un début d'application", dit-il. Et de rappeler que le plan de croissance 2020-2024 inscrit le renouvelable comme un domaine à forte valeur ajoutée. Boukhalfa Yaïci a, par ailleurs, expliqué que la sécurité énergétique nécessite, aujourd'hui, une exploitation maximale de toutes les ressources existant à travers le pays, notamment les renouvelables. Cependant, relève-t-il, la hausse des cours du pétrole et du gaz sur les marchés internationaux, enregistrée depuis quelque temps, "ne doit pas nous éloigner des objectifs tracés" en matière d'énergies renouvelables. Il a ajouté que "cette embellie est très bonne pour l'Algérie, mais j'ai l'impression qu'elle est en train de nous faire revivre les années passées". Il est utile de rappeler que l'appel d'offres se rapportant à la réalisation d'installations photovoltaïques Solar1000MW a été publié sur le site du ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables en décembre 2021. L'ouverture des plis des offres techniques aura lieu le 30 avril 2022. Ainsi, ce projet, annoncé fin 2020, sera mis en œuvre avec près de deux ans de retard. Selon les termes de l'appel d'offres, les investisseurs dont les offres d'engagement seront jugées recevables devront créer une société de projet qui aura pour missions de concevoir, de financer, de construire, de garantir la fourniture d'équipements, de mettre en place les installations d'évacuation et de raccordement au réseau électrique, d'exploiter et d'assurer la maintenance des centrales, dont l'énergie électrique produite sera vendue à l'acheteur en vertu de contrat de cession (PPA) conclu entre l'investisseur et l'acheteur désigné pour une durée d'exploitation de 25 ans.