Après avoir constaté la flambée des tarifs de ces deux produits sur le marché, le gouvernement a repris le soutien de cette matière première au profit des transformateurs. Bonne nouvelle pour les consommateurs et les chefs de famille : le prix des pâtes alimentaires et du couscous a enregistré une baisse qui a atteint 50% sur le marché à travers l'ensemble du territoire national. C'est du moins, ce qu'a constaté, hier, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (Madr) dans les différents espaces commerciaux. Ainsi, le prix de plusieurs types de pâtes est passé de 170 DA à 90 DA dans certains commerces, et ce, au grand bonheur des ménages notamment ceux aux bourses moyennes. Le tarif pratiqué pour les spaghettis a baissé également de 100 DA à 50 DA. Cette réduction des prix tant espérée par les citoyens victimes de l'inexorable érosion du pouvoir d'achat, s'explique notamment par le gel des dispositions des deux décrets exécutifs promulgués le 31 août 2020 ayant consacré le principe de libérer les prix des céréales notamment du blé dur pour la fabrication des pâtes. Depuis cette date, le gouvernement a acté, faut-il le rappeler, la fin de la subvention du blé tendre et dur destinés à la fabrication d'autres types de farines et de pâtes alimentaires ainsi que du couscous. Suite à cette mesure, les semouliers étaient contraints de recourir à l'achat de blé aux prix coûtants chez des importateurs (privés) autres que l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic). Il faut noter que le marché mondial des blés, a connu ces derniers mois, une augmentation sans précédent des prix. La tonne de blé dur a avoisiné les 800 dollars à l'international. En additionnant ce prix à ceux des autres charges, telles que le fret, l'importateur cédait le quintal de blé dur à environ 13 000 DA. Or, le prix subventionné destiné aux transformateurs avoisine les 2 280 DA. C'est dire que l'Etat soutient jusqu'à 10 000 DA le quintal la fabrication des pâtes et des semoules dans le but de maintenir les prix de ces produits de large consommation à des niveaux accessibles aux petites bourses. Cependant, "avec ces deux textes de loi, les transformateurs n'avaient pas accès à la matière première au prix subventionné", a déclaré Ali Zoubar directeur central au MADR. Ce qui les a obligés de répercuter le différentiel entre le prix de soutien de l'Etat et celui des fournisseurs sur le tarif de vente de leurs produits. "Le prix des pâtes a été subitement multiplié par trois, voire quatre chez les grossistes et les détaillants. Face à cette flambée inattendue des prix des pâtes et de la semoule, les services des ministères de l'Agriculture et du Commerce ont demandé au Premier ministère le gel de l'application de ces deux décrets dès le 30 novembre 2021", a affirmé ce responsable. La suspension de ces deux textes a été accordée. Les semouleries ont été approvisionnées en blé dur avec des prix soutenus par l'Oaic qui a bénéficié de l'exclusivité sur l'importation des céréales sur l'instruction du président de la République. "Cette décision a aussitôt eu un effet direct sur le marché, marqué par une la baisse des prix des pâtes chez les commerçants" , a indiqué M. Zoubar. Un autre élément et non des moindres a contribué également à cette baisse des prix. Il s'agit de l'implication des fabricants de pâtes qui ont respecté leurs engagements en révisant à la baisse leurs prix puisqu'ils ont bénéficié d'intrants subventionnés.