Les pâtes alimentaires, dont la matière première est subventionnée par l'Etat, ne sont pas concernées par la hausse des prix qui a touché certaines marques, a affirmé le directeur générale de la régulation et l'organisation des marchés du ministère du Commerce, M. Sami Kolli. "Effectivement, nous avons remarqué une hausse des prix certaines marques de pâtes qui ont connu une augmentation de 5 à 10 dinars le kilogramme, mais pas toutes", a fait constater M. Kolli dans une déclaration à l'APS, en précisant que les industriels qui importent par leur propre argent le blé dur, matière de base pour la fabrication de la semoule et des pâtes, fixent le prix de ce produit alimentaire en tenant compte des cours de cette céréale sur le marché boursier international (qui avoisine actuellement 212 euros la tonne). Ce même responsable a souligné que le ministère tenait à faire respecter l'application des prix imposés par l'Etat sur les produits subventionnés. "Nos brigades sont déployées sur le terrain à travers les 48 wilayas pour s'assurer de l'application des prix en vigueur et de signaler toute hausse non règlementaire", a-t-il fait savoir. La filière agro-alimentaire des pâtes et semoule avait connu un certain "dysfonctionnement" après la parution, en septembre dernier, des deux décrets dans le journal officiel (numéro 52) relatifs à la levée de subvention sur le blé tendre et dur destinés à la fabrication d'autres types de farine, de semoule de blé, de pâtes alimentaires et couscous. Une décision qui avait pris les opérateurs de la filière au dépourvu, entraînant une tension sur le marché. "Mais tout est rentré dans l'ordre lorsque le ministère a annoncé, il y'a une quinzaine de jours, le report de l'application de ce décret à une date indéterminée", a assuré M. Kolli. "Nous avons prévu une période transitoire supplémentaire avant la mise en vigueur de ce décret", a-t-il poursuivi jugeant que cette période était nécessaire pour mieux expliquer le dispositif réglementaire et faire adhérer les professionnels tout en veillant à ce qu'il ait un approvisionnement régulier du marché. En outre, le responsable de la régulation des prix a tenu à rassurer les citoyens sur "la disponibilité de la semoule et de ses dérivés sur le marché", réfutant les informations circulant sur les réseaux sociaux sur la pénurie de ces produits. Il n'y a aucune pénurie du moment qu'il y'a un approvisionnement régulier des semouleries par l'OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales), a-t-il dit. Au terme de ce mois de novembre, les quantités de blé dur distribuées au profit des 135 unités industrielles de semoule et dérive (couscous, pâtes..) dépasseraient 2 millions de quintaux", a-t-il prévu. Lire aussi: Inflation : un taux annuel moyen de 2,2% à fin octobre 2020 Pour les deux mois précédents (octobre et septembre)" le blé dur distribuées à ces semouleries avait atteint des quantités respectives de 1.782.000 quintaux et 2.050.000 quintaux", a-t-il fait savoir, en précisant que toutes ces quantités ont été cédées au prix habituel (subventionné)". Le responsable de la régulation des prix a tenu à rappeler que le ministère du Commerce travaille en étroite collaboration avec le ministère de l'Agriculture qui est chargé de l'approvisionnement des minoteries et des semouleries en matière première à travers l'OAIC et le ministère de l'industrie à travers le groupe public agro-industrie Agrodiv qui est considéré comme un groupe régulateur en matière de semoule et de pâtes. Le président de l"Association nationale des commerçants et des artisans (ANCA), Hadj Tahar Boulanouar, a admis, pour sa part, une augmentation des prix de la semoule et dérivés chez "certains" industriels des l'annonce du décret sur la levée des subventions sur le blé par le ministère du Commerce. "Il y a certains producteurs qui ont anticipé les choses par rapport à la publication de ce décret qui pourtant a été aussitôt gelé", a-t-il fait remarquer. M.Boulanouar a relevé, par ailleurs, une baisse relative du rythme de la production, non pas à cause d'un manque de la matière première mais plutôt en raison du confinement imposé aux employés des unités agro-alimentaires touchés par le coronavirus ou leurs familles.Il a également évoqué le problème de transport des marchandises à cause du couvre feu sanitaire notamment pour les gens qui travaillent dans l'informel. "Beaucoup de gens dans le secteur économique et les services des transports de marchandises travaillent en noir ce qui les empêche d'avoir des autorisations pour circuler", a-t-il noté. Ceci dit, estime-t-il, "rien ne justifie la hausse des prix des produits alimentaires par les producteurs, même pas la dévaluation du dinars et la hausse du coût de production invoquées par les industriels"Selon lui, "les producteurs doivent faire preuve de solidarité envers les citoyens surtout en ces temps difficiles marqués par la crise sanitaire mondiale", a-t-il conclu.