Pour cette édition de ce prix qui récompense un premier film de fiction et documentaire, les réalisateurs Anis Djaad et Salah Issad ont décroché respectivement le premier prix pour La vie d'après et la mention spéciale du jury pour Soula. Dans la catégorie documentaire, le couple Ferhat Mouhali et Carole Filiu Mouhali s'est distingué avec Ne nous racontez plus d'histoires. Le 5e prix Bouamari-Vautier en soutien au cinéma algérien émergent, a consacré La vie d'après d'Anis Djaad, comme meilleure œuvre de fiction. Quant au prix du meilleur documentaire, il a été attribué à Ne nous racontez plus d'histoire de Ferhat Mouhali et Carole Filiu Mouhali. Pour sa part, le jeune réalisateur Salah Issad a eu droit à la mention spéciale du jury pour son film Soula. Les noms des lauréats de ce prix, initié par l'association France-Algérie (AFA), ont été dévoilés lors de la cérémonie qui a eu lieu dans la soirée de lundi à l'Institut du Monde arabe (IMA) de Paris, en présence de Jack Lang (président de l'IMA), Arnaud Montebourg (président de l'AFA) ainsi que des membres du jury et les réalisateurs. Retransmise en direct à l'Institut français d'Alger (IFA), Anis Djaad (qui n'a pu s'y rendre), ému par cette distinction, a insisté sur le fait que "depuis que j'ai commencé ma carrière au cinéma, je participe dans des festivals pour la visibilité du film, mais je n'ai jamais pensé aux compétitions. Je suis seulement en compétition avec moi-même, et ce, pour faire de meilleurs films !". Pour rappel, La vie d'après est une fresque poétique et bouleversante qui raconte l'histoire d'une veuve (Hadjer), qui se retrouve victime d'une rumeur par les habitants de son village. "Elle est forcée de fuir le village en compagnie de son fils, Djamil. La fin d'une vie paisible et le début d'une survie tourmentée dans les méandres de la grande ville". Concernant le documentaire Ne nous racontez plus d'histoire, loin de l'historiographie officielle (algéro-française), les réalisateurs "rencontrent des témoins aux discours volontairement oubliés et qui se battent contre la guerre des mémoires pour faire entendre une vérité plus apaisée". À noter qu'avant de dévoiler les noms des grands lauréats, Arnaud Montebourg a rappelé que l'association s'attache à "conforter des liens amicaux, et ce, au-delà des obstacles, malentendus, froissements... et notre association qui a 59 ans, promeut, accompagne et soutien des projets économiques, culturels, sociétaux et humains, qui renforcent la connaissance réciproque des deux sociétés". Au sujet du prix Bouamari-Vautier, il a indiqué que "ce prix a été créé pour saluer le travail de nouveaux réalisateurs et pour faire mieux connaître le cinéma émergent d'Algérie. Il y a beaucoup de talents. Ce prix participe pleinement à l'unisson à défendre les valeurs d'amitié et de fraternité, et ce pont humain que nous cherchons à maintenir". Pour sa part, François Gouyette, ambassadeur de France en Algérie, a confié avoir été le plus jeune administrateur de l'AFA, et ce, en 1973 alors qu'il n'avait que 20 ans. "Cette cérémonie (retransmise dans les instituts d'Alger et d'Oran, ndlr) est aussi l'occasion de valoriser le travail de l'équipe de l'ambassade et de l'IFA, qui accompagne le cinéma algérien. D'ailleurs, beaucoup de films de réalisateurs algériens ont été projetés à l'institut. Une façon de promouvoir ce cinéma qui se développe avec vivacité." À rappeler que les films sélectionnés pour cette édition sont Cigare au miel de Kamir Aïnouz ; Ibrahim de Samir Guesmi ; Argu de Omar Belkacemi et Voyage en Kabylie de Hace Mess et Mathieu Tuffreau. Pour la catégorie documentaire, on retrouve Leur Algérie de Lina Soualem et Les visages de la victoire de Lyèce Boukhtine. Ces productions ont été départagées par les producteurs et réalisateurs Alexandre Arcady et Besnier Emmanuel, les réalisateurs Bentoumi Farid et Nadir Moknèche ou encore le scénariste et formateur Tahar Boukella et l'écrivaine et spécialiste du cinéma maghrébin Denis Brahimi. Et la présidente du jury n'est autre que la réalisatrice Dominique Cabrera.