L'annonce, hier, d'un retrait des forces russes et la déclaration de l'ambassadeur d'Ukraine au Royaume-Uni, la veille, sur un éventuel recul de Kiev sur sa demande d'adhésion à l'Otan, ont confirmé une volonté des deux pays d'éloigner le spectre de la guerre. Le président russe a cédé à la pression occidentale en décidant de retirer partiellement et graduellement ses forces militaires près de la frontière ukrainienne. Une décision largement salué même si elle ne constitue qu'une étape dans la désescalade.La Russie ne veut pas bien sûr d'une guerre avec l'Ukraine a affirmé le président Poutine "Voulons-nous (d'une guerre) ou pas ? Bien sûr que non. C'est pour cela que nous avons avancé nos propositions pour un processus de négociations", a-t-il dit, lors d'une conférence de presse avec le chancelier allemand Olaf Scholz. Signe de détente également, le maître du Kremlin a ajouté vouloir continuer le travail en commun avec l'Occident sur la sécurité européenne pour désamorcer la crise autour de l'Ukraine. "Nous sommes prêts à continuer le travail en commun. Nous sommes prêts à aller sur le chemin de la négociation", a-t-il dit. Olaf Scholz a, par ailleurs, souligné que "la sécurité durable en Europe n'est possible qu'avec la Russie et ne peut être obtenue contre elle", alors que Vladimir Poutine a regretté, une fois encore, le rejet par les Occidentaux de ses principales exigences, déplorant ne pas avoir reçu malheureusement de réponse constructive à leur sujet. Il a également dit "ne pas pouvoir fermer les yeux sur la manière dont les Etats-Unis et l'Otan traitent le principe d'indivisibilité de la sécurité", Moscou jugeant que les Occidentaux s'efforcent de renforcer leur propre sécurité aux dépens de celle de la Russie. Plusieurs pays, dont les Etats-Unis ont envoyé des soldats dans les pays voisins de l'Ukraine et ont promis une aide dans le cas où ce pays serait attaqué par la Russie. Paris a salué hier, un signal positif si le retrait militaire russe est confirmé. Le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal, a salué, hier, un "signal positif" si les informations sur un retrait militaire russe à la frontière de l'Ukraine sont confirmées. "Si elles sont confirmées, ce serait un signal positif, un signe de désescalade que nous appelons de nos vœux depuis des semaines", a réagi le secrétaire d'état, indiquant que des "échanges sont prévus au niveau des chefs d'Etat et notamment avec le président de la République, y compris dans les heures qui viennent". M. Macron avait déclaré avoir perçu chez son homologue russe une volonté de ne pas aller vers un conflit et qu'il privilégie les négociations tout en exigeant de lui le retrait de ses soldats de la frontière de l'Ukraine. Au premier rang des membres de l'Alliance qui doutent de Poutine, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, qui a estimé hier que les renseignements concernant la présence russe aux frontières ukrainiennes n'étaient toujours pas encourageants malgré l'annonce du retrait de certaines troupes et une ouverture au dialogue de la part de Moscou. "La Russie se montre ouverte au dialogue, mais d'un autre côté les renseignements que nous voyons aujourd'hui ne sont toujours pas encourageants", a-t-il déclaré à l'issue d'une réunion interministérielle de crise sur l'Ukraine.